Le vol de matériel militaire qui devait transiter par le port de Montréal ne présente aucun risque pour la population de la métropole, a assuré la Défense nationale, mercredi.

Les Forces armées ont terminé leur mission de combat en Afghanistan l'an dernier, mais le matériel qu'elles utilisaient là-bas prend des mois à rapatrier. Des dizaines de conteneurs doivent être acheminés par bateau et, pour ce faire, ils doivent transiter par le Pakistan.

Or, a révélé CBC, plusieurs conteneurs sont arrivés au port de Montréal remplis de sable et de pierres au lieu d'équipement militaire, comme pour simuler le poids du matériel qui devait s'y trouver.

Questionnée à savoir si cette situation présentait un risque pour la population de Montréal, la Défense nationale s'est montrée rassurante.

«Dans ces expéditions, il n'y a aucun équipement militaire explosif, a dit la colonel Anne-Marie Tardif, dont la division supervise l'opération de transport. Cet équipement été rapatrié par voie aérienne et maritime au Canada, mais pas à Montréal.»

La Défense, qui a lancé une enquête, n'a fourni aucun détail sur les circonstances des vols. Elle n'est pas non plus en mesure de préciser la quantité d'équipement qui a été dérobée ni la valeur de la marchandise.

La société montréalaise A.J. Maritime assure le transport par bateau du matériel militaire en Afghanistan depuis six ans. Et c'est le premier incident du genre à survenir, a indiqué à La Presse la présidente de l'entreprise, Alda Rodrigues.

Mais ces vols ne sont pas surprenants, précise-t-elle, car la région que devait traverser la cargaison avant qu'elle soit embarquée sur des bateaux est pauvre et instable.

«Entre Al-Qaeda, les Talibans et les bandits professionnels, il n'y a pas grand-chose qu'on puisse y faire, a-t-elle indiqué. Ça rappelle la mafia. Ils doivent avoir un système organisé là-bas.»

Elle précise que le matériel qu'elle devait transporter n'était pas considéré comme sensible. Le transporte lui-même a été effectué par un sous-traitant qu'elle a préféré ne pas nommer parce qu'une enquête est en cours.

A.J. Maritime n'en est pas à ses premières armes dans le transport de matériel militaire dans des zones sensibles. Elle a notamment oeuvré au Rwanda, en Croatie et à Haïti.