Le premier ministre Stephen Harper a effectué une visite surprise en Afghanistan, lundi, s'arrêtant dans la région de Kandahar, alors que le Canada se prépare à mettre fin à son engagement militaire de cinq ans pour se concentrer sur la formation de l'armée et de la police afghanes.

M. Harper a déclaré à des centaines de soldats rassemblés à l'aéroport de Kandahar que le long et sanglant combat visant à empêcher que la région ne retombe entre les mains des talibans avait été la «grande entreprise» du Canada.

«Vous avez été des guerriers courageux, et vous êtes également des voisins compatissants», a-t-il déclaré à environ 500 soldats rassemblés pour un barbecue.

«Vous avez agi exceptionnellement bien. De la part de tous les Canadiens, je vous salue.»

Depuis que les troupes régulières se sont jointes au conflit en 2002, le Canada a compté 156 soldats tués, en plus d'un diplomate et d'une journaliste.

M. Harper a dépeint la participation du pays à cette obscure guerre en des termes nobles, affirmant que la mission à Kandahar avait été lancée avec les meilleures intentions, et non pas pour conquérir ou faire progresser des visées impérialistes.

«Nous ne convoitons pas ce que les autres nations possèdent et nous ne faisons pas la guerre pour des buts égoïstes ou cyniques.»

Son discours avait pour objectif de clore la mission de combat, qui se termine officiellement en juillet.

Dans son allocution, le premier ministre a rappelé le thème du terrorisme et les attaques du 11 septembre 2001.

«On pourrait supposer qu'avec tous vos sacrifices et les nouvelles de la mort d'Oussama Ben Laden, la menace du terrorisme est disparue», a déclaré M. Harper, qui en était à sa quatrième visite en Afghanistan.

«Hélas, ce serait rêver en couleurs. Nous ne pouvons pas prétendre que le terrorisme ne menace plus notre monde, ou même notre pays.»

Le premier ministre a néanmoins suggéré que l'entreprise canadienne avait été fructueuse, affirmant que l'Afghanistan, malgré les problèmes qui persistent, ne représentait plus une menace à la planète.

«Le monde est allé en Afghanistan, un endroit si brutal qu'il était devenu une menace pour la terre entière», a déclaré M. Harper aux journalistes.

«Peu importent les problèmes et les défis qui subsistent, l'Afghanistan n'est plus une menace pour le monde.»

M. Harper a d'ailleurs tenté de démontrer ce fait en visitant les fermes Tarnack, un ancien projet agricole qui est plus tard devenu un centre d'entraînement taliban, avant d'être repris par des fermiers.

C'est également à cet endroit où les premiers soldats canadiens à mourir en Afghanistan ont été tués par un tir ami, en 2002.

Lors de cette visite d'un jour, le premier ministre s'est également arrêté à une base d'opérations avancée, où il a aidé à servir le repas, avant d'assister au dépôt d'une gerbe de fleurs pour honorer la mort d'un Canadien lors d'une cérémonie à l'aéroport.

Le discours et le dépôt de la gerbe ont eu lieu non loin de l'endroit où M. Harper avait déclaré, il y a plus de cinq ans, que le Canada ne laisserait jamais tomber Kandahar.

Il a utilisé l'occasion, lundi, pour souligner les accomplissements du programme de développement, incluant la restauration d'un barrage, la reconstruction d'écoles et les campagnes de vaccination contre la polio.

Le fait que plusieurs projets d'Ottawa allaient désormais passer sous contrôle américain n'a pas été mentionné.

Le premier ministre a également profité du moment pour promouvoir la mission d'entraînement qui sera basée à Kaboul, et dont les premiers soldats sont arrivés lundi.

Au total, environ 950 hommes participeront à cette mission de formation des forces de sécurité afghanes.