Le cabinet fédéral se voit demander de décider rapidement des données particulières de la mission de formation militaire canadienne en Afghanistan, alors que d'autres pays manoeuvrent pour obtenir des postes de formateurs, affirment des sources de l'OTAN et le ministère canadien de la Défense nationale.

Le ministère fera ses recommandations au gouvernement conservateur d'ici peu, et il lui demandera de déployer «un petit nombre» de militaires à des centres de formation régionaux en plus de stationner des soldats dans des salles de classe de la capitale afghane, Kaboul.

Les endroits envisagés incluent la ville de Herat, dans l'ouest de l'Afghanistan, Mazar-e-Sharif, dans la partie nord, et Jalalabad, près de la frontière avec le Pakistan.

Peu après que le Canada eut fait part de son intention de remplir une mission de formation avec 950 soldats et du personnel de soutien, les Néerlandais ont indiqué être prêts former des policiers afghans.

La crainte qu'ont certains observateurs est que si le gouvernement Harper tarde trop à prendre une décision, le Canada se retrouve avec ce qui restera, de la même façon que l'hésitation du gouvernement libéral de Paul Martin avait laissé à Ottawa le seul choix de la dangereuse mission de combat de Kandahar.

Lorsqu'ils ont annoncé leur mission de formation de trois ans, en novembre dernier, les conservateurs ont assuré qu'elle serait menée dans les environs relativement sûrs de Kaboul.

Toutefois, des responsables et des ministres fédéraux ont depuis commencé à dire que le déploiement aurait lieu à Kaboul, mais pas uniquement là.

En fait, chacun des centres régionaux de formation envisagé se trouve dans un secteur jugé plus sûr que Kaboul, selon une évaluation militaire. La capitale afghane a été la cible de plusieurs attaques, cet hiver, incluant un attentat suicide ayant fait deux morts dans l'entrée d'un hôtel, le mois dernier.

Le gouvernement conservateur a clairement fait savoir, tant en privé que publiquement, qu'il ne voulait pas d'une proposition prévoyant le déploiement de militaires canadiens à des centres de formation à Kandahar ou ailleurs dans le sud du pays.

Avec 1162 attaques rapportées, Kandahar a été la deuxième province la plus violente en Afghanistan en 2010, après celle de Kunar, dans l'est du pays, selon le Bureau de sécurité des ONG en Afghanistan. Les provinces se trouvant aux alentours de Kaboul, où les soldats canadiens pourraient se retrouver, ont été la cible d'entre un quart et la moitié de ce total.