La vie demeure extrêmement difficile pour les femmes et les enfants afghans malgré les efforts et les bonnes intentions de la communauté internationale, conclut un rapport dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

Le document de 38 pages produit par le ministère des Affaires étrangères rappelle entre autres que le taux de mortalité des femmes en couches reste très élevé, que celles qui se lancent en politique reçoivent souvent des menaces de mort et que la plupart des fillettes ne fréquentent toujours pas l'école.

Il énumère en outre les défis importants auxquels font face les Afghans les plus vulnérables. Il évoque entre autres l'absence de sécurité, la violence sexuelle, la pauvreté et l'exclusion socio-économique qui touchent principalement les femmes et les enfants.

On y parle aussi de la prévalence du travail des enfants, de la discrimination envers les minorités, de la malnutrition et de l'état de santé général des Afghans, qui est parmi les moins bons au monde.

Ce sombre portrait, qui s'appuie notamment sur le travail de l'ONU et d'organisations caritatives, détonne avec les déclarations du gouvernement Harper sur les progrès accomplis au chapitre du développement en Afghanistan.

Dans leur plus récente mise à jour trimestrielle sur les progrès accomplis dans ce pays où les troupes canadiennes sont présentes depuis 2002, les conservateurs insistent en effet sur les «changements positifs» dans l'acceptation sociale du travail des femmes ainsi que sur le nombre d'écoles construites ou remises en état dans la région de Kandahar.

Le rapport des Affaires étrangères cite plutôt l'organisation Save the Children qui décrit l'Afghanistan comme le pire endroit au monde pour être mère. Une femme sur huit meurt pendant sa grossesse ou des suites de son accouchement et à peine un sixième des femmes bénéficie de soins périnataux.

Les enfants qui survivent grandissent dans un milieu dangereux. Dans les zones de conflit, les enfants sont souvent victimes de violence et de sévices sexuels ou sont recrutés par des groupes rebelles, dont les talibans, pour commettre des actes terroristes.

Les sept millions d'élèves que compte le pays représentent à peine la moitié des enfants en âge d'aller à l'école. Dans le sud et dans l'est du pays, une recrudescence de la violence a entraîné la fermeture de 614 écoles au cours des dernières années. Quelque 40 000 garçons et filles sont donc privés d'éducation.

Les femmes qui tentent de participer à la vie publique sont constamment harcelées et menacées. Les auteurs du rapport rappellent entre autres l'histoire de Sitara Achakzai, membre du conseil provincial de Kandahar, qui a été abattue en avril 2009.

D'après les Affaires étrangères, le Canada devrait s'attacher à faire des droits de la personne - et surtout des droits des femmes - en Afghanistan une priorité de la communauté internationale.