Les partis de l'opposition à Ottawa demandent des comptes au gouvernement Harper sur des mineurs transférés aux autorités afghanes, malgré des allégations de torture.



CBC a rapporté dimanche qu'une note interne obtenue par le réseau informait le ministre de la Défense, Peter MacKay, que des mineurs étaient ainsi incarcérés et transférés aux services de renseignements afghans. Ces services de renseignements sont visés par des allégations de torture par de nombreux rapports internationaux, et ce, depuis plusieurs années.

Le Bloc québécois, le NPD, et le Parti libéral ont pressé le gouvernement de questions, lundi au Parlement, sans obtenir toutes les réponses qu'ils auraient voulu avoir.

«La question ne peut pas être plus claire que cela: est-ce que le Canada a transféré des enfants afghans aux services de renseignements afghans, oui ou non?» a insisté le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, durant la période de questions.

«La réponse est très claire, a répondu le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon. Lorsqu'il y a des cas d'abus qui sont soulignés, soulevés, les Forces militaires canadiennes en présence font les enquêtes appropriées et selon les circonstances.»

Du bout des lèvres, le ministre Cannon a finalement reconnu que lorsqu'un détenu est soupçonné d'être mineur, il est traité comme un «juvénile» et il est maintenu sous garde dans une section distincte par rapport aux autres prisonniers.

Il a par ailleurs rappelé que, selon une entente passée par le gouvernement Harper, les autorités canadiennes ont accès aux prisons où ils transfèrent des détenus et qu'au moindre soupçon de mauvais traitements, ces transferts sont suspendus.

Devant ce qu'ils ont décrit comme un aveu partiel de la part du ministre, les partis de l'opposition ont promis de continuer à fouiller le dossier. «Il reste des questions profondes à poser, dont: combien? Où, exactement? Transférés quand? Comment suit-on la question des enfants?» a noté le critique libéral en matière d'affaires étrangères, Bob Rae.

Ils ont rappelé le débat entourant le statut d'enfant soldat d'Omar Khadr. «Le gouvernement n'a pas mis en place les mesures appropriées en droit international pour s'assurer que le Canada, lorsqu'il agit dans de genre de circonstances, fait ce qu'il a à faire», a dénoncé le député du NPD Jack Harris.