Le commandant des services d'investigation de la police militaire canadienne a déclaré avoir été largement laissé dans l'ombre quant aux détails des transferts de prisonniers en Afghanistan.

Le lieutenant-colonel à la retraite William Garrick a indiqué qu'il était satisfait des règles en place, et qu'il aurait su si le haut commandement militaire avait donné des ordres illégaux de transfert de prisonniers pour que ceux-ci soient torturés. Selon lui, aucun rapport sur des soi-disant abus écrit par des diplomates canadiens à Kanhadar n'est jamais atterri sur son bureau.

L'un de ces rapports révélait que deux diplomates avaient découvert des câbles électriques et un tuyau en caoutchouc dans une pièce où ils interrogeaient un détenu transféré par les Forces canadiennes. Des responsables militaires ont stoppé les transferts de prisonniers pendant quatre mois après cette découverte.

M. Garrick a soutenu avoir su que des Canadiens examinaient des prisonniers remis aux autorités afghanes, mais il a été avare de détails sur ces visites.

L'homme se présentait lundi devant la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire.

Devant la commission, M. Garrick a admis que les rapports sur les prisons auraient aidé l'investigation sur l'affaire des détenus.

«Vous devez être au courant pour enquêter», a-t-il dit.

«Si cela avait été porté à l'attention du service d'enquête de l'armée, la première étape aurait été de déterminer si les commandants avaient connaissance de cette information avant d'autoriser ce type de transferts.»

William Garrick était le commandant du Service national des enquêtes de mai 2007 à juin 2008, lorsque les allégations sur les détenus ont fait surface.

La commission enquête sur une allégation d'Amnistie Internationale Canada et de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique.

Les deux groupes ont avancé que la police militaire canadienne n'avait pas enquêté efficacement sur les officiers responsables d'avoir géré le transfert de détenus vers les autorités afghanes, malgré des risques allégués de torture.

Transférer des prisonniers entre des pays en sachant qu'ils seront probablement torturés est un crime de guerre.

Le dernier témoin à comparaître devant la commission est Steve Moore, l'ancien chef de la police militaire. Il devrait être entendu mercredi.