Les troupes internationales seront toujours nécessaires en Afghanistan après 2014, mais dans un rôle d'entraînement militaire n'impliquant pas de combat, a déclaré le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, vendredi.

Le premier ministre Stephen Harper pourrait être confronté à un nouveau dilemme politique à la suite de cette déclaration. M. Harper a déjà fait part de son intention ferme de retirer les soldats canadiens de l'Afghanistan d'ici mars 2014.

 

 

Le secrétaire général a tenu ces propos à l'occasion du lancement du sommet de l'OTAN à Lisbonne.

M. Rasmussen a soutenu qu'il était «réaliste» pour les forces de l'OTAN de transférer le maintien de la sécurité aux forces afghanes d'ici la fin de 2014. Il a néanmoins spécifié qu'il prévoyait la présence de troupes internationales après cette date, mais dans un rôle de soutien, d'entraînement et d'éducation auprès des autorités de l'Afghanistan.

M. Harper a évité de mentionner une date de retrait précise lors d'une réunion avec M. Rasmussen, tenue vendredi avant le lancement du sommet.

Il y aurait toutefois neuf mois d'écart entre le moment de retrait des troupes militaires souhaité par le Canada et celui suggéré par l'OTAN.

En ce qui concerne le conflit en Afghanistan, M. Harper est favorable à un transfert efficace et durable des opérations de maintien de la sécurité aux autorités afghanes, selon ce qu'a indiqué par courriel le directeur des communications du premier ministre, Dimitri Soudas.

Un représentant de l'OTAN a plus tard indiqué aux journalistes que M. Harper n'avait pas spécifié, lors de la rencontre avec M. Rasmussen, que les soldats canadiens demeureraient en Afghanistan jusqu'en mars 2014 seulement.

Il a souligné que le premier ministre avait réitéré la participation canadienne dans la mission, mais qu'il n'avait pas parlé d'un nombre d'années. Selon lui, il est impossible pour l'OTAN de déterminer ce que seront les besoins militaires de l'Afghanistan d'ici trois ou quatre ans.

Le gouvernement Harper a annoncé la semaine dernière la prolongation de la présence militaire canadienne en Afghanistan, alors que 950 soldats seront maintenus jusqu'en 2014 pour mener une mission d'entraînement dans les bases militaires de la région de Kaboul, loin des zones de combat.

Les détails quant au déploiement de ces entraîneurs militaires ne seront pas finalisés d'ici la fin du sommet de l'alliance militaire. Des porte-parole ont indiqué que cela marquerait seulement le début d'un processus de planification.

Le transfert de la sécurité aux forces afghanes représente la principale stratégie de sortie de l'OTAN, qui espère entraîner suffisamment de recrues pour l'armée et la police afghanes. Le retrait des troupes étrangères devrait commencer au printemps prochain dans certaines parties de l'Afghanistan.

Plus tôt cette semaine à Washington, un porte-parole du Pentagone a indiqué que si le retrait militaire de l'OTAN avait été fixé pour la fin de l'année 2014, il se concrétiserait plutôt en 2015.

Le premier ministre Harper s'est entretenu en privé avec M. Rasmussen avant l'ouverture officielle de la réunion de deux jours à Lisbonne, où se sont rassemblés les 28 leaders de l'OTAN et 20 autres invités.

Le président afghan, Hamid Karzaï, doit prononcer un discours attendu devant les participants samedi pour présenter les plans de coopération de son pays en vue du transfert de responsabilités aux forces de sécurité afghanes.