Des familles de soldats canadiens morts en Afghanistan ont livré un vibrant plaidoyer, lundi, à l'intention du gouvernement de Stephen Harper pour qu'il reconsidère la décision de rapatrier l'an prochain les militaires en mission de combat.

Ces familles s'étaient déplacées pour une cérémonie commémorative au quartier général de l'OTAN dans la province de Kandahar. Le pays a toujours besoin de l'aide canadienne, selon elles.

Ottawa a l'intention de retirer ses soldats d'Afghanistan en juillet. Le gouvernement Harper a refusé à de nombreuses reprises de repousser ce délai, brandissant la motion parlementaire votée en 2008 pour que les missions de combat cessent en juillet 2011.

Ann Bason, dont le fils Colin a été tué en 2007, a soutenu que les militaires canadiens faisaient un bon travail en Afghanistan et qu'il était trop tôt pour les rapatrier. Elle estime qu'un changement surviendra une fois que suffisamment d'enfants afghans auront reçu une éducation universitaire.

Pour sa part, Frederick McKay, dont le fils Kevin a été tué plus tôt cette année, a fait valoir que les soldats canadiens étaient en train de gagner de petites batailles, permettant notamment aux enfants d'aller à l'école.

M. McKay craint que ces avancées ne s'arrêtent si on va de l'avant avec le retrait des troupes. Il a soutenu qu'on avait tort de penser qu'une victoire rapide était impossible en Afghanistan. «Il n'y aura pas une journée précise déterminant la fin de cette guerre. Cela prendra plutôt une génération», a-t-il déclaré.

Sept familles ont fait le voyage organisé par l'armée canadienne. Ce type de visites - il y en a eu une dizaine depuis deux ans - est devenue une tradition pour les familles en deuil. Elles ont affirmé que cette visite facilitait le processus du deuil par une meilleure compréhension de la mission canadienne en Afghanistan.

La veuve d'un sergent tué par un engin explosif près de Kandahar en 2008 a affirmé qu'elle avait toujours eu de la difficulté à visualiser l'endroit où il était retourné pour une troisième fois. «En venant ici, je comprends un peu mieux l'environnement dans lequel il était. Ça me permet d'accepter un peu plus mon deuil», a indiqué Lisa Schamehorn.

Depuis le début de la mission en 2002, 152 Canadiens sont morts en Afghanistan.