Un soldat canadien a succombé lundi à des blessures subies il y a une semaine en Afghanistan.

Le caporal Brian Pinksen, membre du deuxième bataillon du Royal Newfoundland Regiment de Corner Brook, à Terre-Neuve-et-Labrador, avait été blessé par une bombe artisanale le 22 août alors qu'il patrouillait dans le district de Panjwaii. Un autre soldat, dont l'identité n'a pas été divulguée, a également été blessé lors de cette patrouille.

La mort du caporal Pinksen porte à 152 le nombre de soldats canadiens qui ont perdu la vie en Afghanistan depuis le début de la mission en 2002. Au total, 471 soldats internationaux y ont laissé leur vie depuis le début de l'année, selon le site Web indépendant icasualties.org.

Le caporal Pinksen avait été transféré vers un hôpital en Allemagne, où il a rendu l'âme lundi. Il devient le premier soldat canadien à perdre la vie dans le cadre de la mission afghane depuis le 20 juillet, quand le sapeur Brian Collier avait été tué par une mine improvisée lors d'une patrouille près de Nakhoney, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Kandahar.

Le caporal Pinksen est également le second soldat canadien à mourir après son transfert à l'hôpital, cette année. En mars dernier, le caporal Darren Fitzpatrick est décédé dans un centre de traumatologie d'Edmonton après avoir été blessé par l'explosion d'une bombe artisanale en Afghanistan.

Dans les deux cas, l'armée a gardé secret le fait qu'ils avaient été gravement blessés.

Jusqu'à l'automne dernier, les journalistes intégrés aux forces canadiennes à Kandahar étaient informés des blessures des soldats. La Défense nationale a cependant discrètement révisé cette politique en octobre 2007 et a donné aux commandants sur place la possibilité de ne pas parler des blessés. Ce n'est qu'avec l'arrivée du brigadier-général Daniel Ménard à l'automne dernier que cette politique a été appliquée.

L'armée affirme qu'il est nécessaire de maintenir les talibans dans l'ignorance quant aux dommages qu'ils causent, mais les opposants estiment que cela empêche également les Canadiens de connaître la véritable étendue de la guerre en Afghanistan et le prix que les soldats doivent payer.

Des documents remis la semaine dernière à La Presse Canadienne grâce à la Loi sur l'accès à l'information démontrent qu'Ottawa justifie également sa position en affirmant que les alliés du Canada font de même.

Les dernières données disponibles, qui vont jusqu'en décembre 2009, indiquent que 529 soldats blessés ont dû être évacués de l'Afghanistan depuis le début de la mission en 2002. Neuf cent treize autres ont été victimes d'accidents non reliés au combat, comme des accidents de la route et des maladies.