Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a décidé de procéder à un examen en profondeur de ses interventions auprès des détenus afghans, en raison de questions qui ont été soulevées relativement à sa participation à des interrogatoires.

Le SCRS a discrètement indiqué au ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, que cette enquête vise à assurer que l'agence pourra rendre des comptes concernant ses interventions, selon la copie lourdement censurée d'une note interne obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

L'enquête pourrait aussi jeter un nouvel éclairage sur les interrogatoires menés par le SCRS pendant les premières années du conflit afghan - une des nombreuses initiatives visant à déterminer si des responsables canadiens ont sciemment remis des prisonniers à des gens susceptibles de les torturer.

Le SCRS a participé à l'interrogatoire de détenus afghans de 2002 à 2007, quand l'armée a commencé à réaliser ces interrogatoires sans aide.

La nature exacte des activités du SCRS en Afghanistan demeure nébuleuse, mais on croit que les agents canadiens ont collaboré étroitement avec la CIA américaine et avec les commandos de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (JTF-2).

La note précise toutefois que les contacts entre les agents du SCRS et les détenus afghans ont été «limités» et n'ont eu lieu qu'à la demande des militaires canadiens.

Un comité du Sénat canadien qui supervise les activités du SCRS s'apprête lui aussi à procéder à un examen de son implication dans la campagne afghane.