L'armée canadienne ne pourra pas acquérir de drones armés avant au moins cinq ans, a soutenu un commandant supérieur d'aviation, vendredi, à la base aérienne de Kandahar.

Le major-général Yvan Blondin, commandant de la première division aérienne canadienne, a dit croire que les restrictions budgétaires devraient retarder l'acquisition prévue de ces bolides aériens téléguidés.

Le Canada fait actuellement usage de drones non armés dans la province de Kandahar dans le cadre d'opérations de reconnaissance pour les forces de l'OTAN.

Les Herons de fabrication israélienne, qui sont manoeuvrés par des contrôleurs au sol, sont vus comme une portion essentielle de la contribution du Canada en Afghanistan. Ils permettent à la coalition de surveiller les routes propices aux embuscades ou à la mise en place de bombes artisanales par des combattants talibans.

Mais les drones armés ont été objets de controverse par le passé. Certaines attaques par missiles de drones armés américains en Afghanistan ont tué des civils, en plus de membres des talibans et d'Al-Qaïda.

Le chef d'état-major de la Force aérienne, le lieutenant-général Angus Watt, avait affirmé que l'armée devait évaluer soigneusement les mérites de l'usage de tels engins.

Lors d'une visite l'année dernière à Kandahar, M. Watt avait soutenu qu'il serait très difficile pour le Canada de respecter certaines conditions essentielles avant de lancer ces drones dans le ciel, mais qu'il pourrait s'agir d'une arme très utile.

La base aérienne canadienne à l'aéroport de Kandahar, qui emploie environ 450 personnes, a été constituée en décembre 2008.

Sa flotte d'hélicoptères Chinook et Griffon transporte des soldats canadiens et d'autres membres des troupes de l'OTAN vers des bases reculées, évitant le plus possible aux militaires les risques associés aux routes afghanes. Mais avec la saison estivale, la grande chaleur du sud de l'Afghanistan tend à restreindre la performance de ces appareils.