Un militaire de Québec est devenu le premier soldat canadien amputé à retourner en mission en Afghanistan.

Le capitaine Simon Mailloux affirme que son retour au combat démontre aux insurgés que leur arme de prédilection peut être vaincue.

Le militaire a perdu une jambe dans l'explosion d'une bombe artisanale, au cours d'une patrouille dans le district de Zhari, en novembre 2007.

Pour le capitaine Simon Mailloux, les engins explosifs improvisés ont été créés pour mutiler, tuer et faire des ravages, mais également pour semer la terreur.

«Je suis revenu avec deux jambes, l'une en plastique, l'autre en chair et en os, mais je suis néanmoins revenu, a-t-il fait valoir. Je me sens comme si nous avons au moins vaincu cet engin explosif improvisé.»

De retour en Afghanistan depuis deux mois, le capitaine Mailloux, âgé de 26 ans, affiche une confiance et une joie qui auraient semblé inimaginables il y a un peu plus de deux ans.

Le jour de l'incident, en novembre 2007, M. Mailloux, alors commandant d'un peloton, se trouvait dans un véhicule blindé. Une opération militaire avait été lancée pour établir un point de contrôle policier dans le district de Zhari, une dangereuse région détenue par les talibans. Le blindé de M. Mailloux a toutefois roulé sur un engin explosif improvisé.

«C'est très, très soudain, a-t-il relaté. Cela arrive toujours lorsqu'on n'y pense pas. Ce n'est pas comme dans les films, quand tout est en flammes. C'est une grande explosion de pression et de chaleur.»

Deux camarades et un interprète ont été tués, et deux autres soldats ont été blessés.

Transporté par hélicoptère vers un centre de traumatologie, Simon Mailloux dit à ses collègues qu'il sera de retour d'ici à deux semaines.

«On ne réalise vraiment jamais (...)», a-t-il admis.

Même si les médecins de l'hôpital allemand où il a été soigné lui avaient dit à plusieurs reprises qu'il avait perdu sa jambe, M. Mailloux ne parvenait pas à appréhender ce qui lui était arrivé.

Ce n'est qu'après quatre ou cinq jours que le soldat a assimilé la mauvaise nouvelle.

Il a décidé d'être réhabilité, processus qui lui a valu douleur et frustration. Simon Mailloux a dû réapprendre à se vêtir, marcher et courir avant de pouvoir réussir le test d'enrôlement dans l'armée qui lui a permis de retourner au combat.

Le soldat a raconté que cette expérience lui avait permis de redécouvrir sa propre vie. Il a ajouté que le point culminant de cette redécouverte avait été son arrivée à l'aérodrome de Kandahar.

«C'est devenu très émouvant, parce que j'étais en train de fermer la boucle», a expliqué M. Mailloux, ajoutant qu'il s'agissait de quelque chose qu'il se devait de faire.