Le plus récent rapport du fédéral, sur la mission canadienne en Afghanistan, conclut que le troisième trimestre de 2009 a été le plus sanglant sur le terrain depuis le début de la guerre dans ce pays, en 2001.Un rapport du cabinet fédéral, à Ottawa, conclut que le troisième trimestre de 2009 a été le plus sanglant en Afghanistan depuis le début de la guerre dans ce pays, en 2001.

Le sixième rapport trimestriel, rendu public vendredi, signale que 223 militaires de la coalition de l'OTAN ont été tués entre le 30 juin et le 30 septembre, ce qui comprend la période au cours de laquelle ont eu lieu les élections législatives afghanes.

Parmi les militaires qui ont péri en mission, 30 soldats des pays alliés ont été tués au combat, à Kandahar, dont 11 étaient Canadiens.

«Il ne fait aucun doute que, notamment au cours de la période électorale, il y a eu une augmentation du nombre d'incidents de violence et des questions de sécurité, en grande partie en raison des menaces à la population, des personnes qui par millions sont allées voter malgré les risques qui les menaçaient», a expliqué en point de presse le ministre du Commerce international, Stockwell Day, qui est également le président du comité du cabinet sur l'Afghanistan.

Les talibans avaient multiplié les attentats et menacé la population, en juillet et en août, afin de décourager la participation aux élections présidentielle et provinciales.

Le taux de participation aux élections a d'ailleurs été bien moindre que lors du scrutin de 2004, particulièrement à Kandahar, qui est le bastion des talibans.

Le mois d'août d'autre part a été le plus meurtrier pour les civils, de même que pour l'armée afghane et les divers services policiers du pays. Dans la seule journée du 20 août, 450 incidents ont été répertoriés en Afghanistan, le pire bilan quotidien depuis 2001.

«Huit ans après la chute du régime taliban précipitée par les forces alliées, le bilan de la mission en Afghanistan affiche des éléments positifs et négatifs», admet-on d'entrée de jeu dans le rapport.

«Dans sa dernière analyse, la coalition reconnaît que les insurgés ont saisi l'occasion pour mener la toute aussi importante «guerre silencieuse» de la peur, de l'intimidation et de la persuasion. Ils l'ont fait à la fois en poursuivant le conflit armé et en créant une crise de confiance au sein de la population», poursuit le document.

Malgré les sombres statistiques citées dans le rapport, le ministre Day s'est contenté de souligner, lors de son point de presse, les progrès qui ont été faits au pays.

M. Day a notamment fait valoir que l'armée nationale afghane avait surpassé les objectifs que s'était fixée l'armée canadienne pour l'année 2011, en exécutant dès le dernier trimestre plus de 80 pour cent des opérations de sécurité sur le terrain et en dirigeant 70 pour cent d'entre elles.

Et grâce aux Forces canadiennes, a-t-il ajouté, Kandahar compte aujourd'hui sept nouvelles écoles, pour un ensemble de 12 établissements construits par les Canadiens, tandis que 21 autres sont en chantier. De plus, six millions d'enfants sont désormais inscrits à l'école, dont plus de deux millions d'entre eux sont des fillettes.

À la suite de l'élection d'août dernier, les femmes afghanes représentaient 27 pour cent des parlementaires.