La mission canadienne en Afghanistan est officiellement en cours depuis sept longues années, période marquée à parts égales par la confusion, le stoïcisme et la fierté.

Mais s'il peut être facile de perdre de vue le sens profond de la mission, une simple minute de silence devant un monument aux morts peut rapidement remettre les choses en perspective.

Lorsque les soldats canadiens déployés en Afghanistan vont se rassembler pour souligner le jour du Souvenir, mercredi, la plupart d'entre eux penseront aux 133 noms gravés sur le monument de marbre érigé près du quartier général de l'armée au terrain d'aviation de Kandahar, songeant aux sacrifices consentis et aux gains réalisés.

«Je vais me prêter à une petite réflexion personnelle pour voir si j'ai fait tout ce que je pouvais (...) pour faire avancer la mission, pour aider les Afghans», a affirmé Darcy Heddon, capitaine originaire d'Edmonton, en Alberta.

«C'est toujours tragique de perdre vos amis, de perdre vos collègues, mais la meilleure façon de passer au travers et de donner un sens à la chose est de penser à ce que vous devez faire après.»

Pour plusieurs, le jour du Souvenir représente l'occasion de sortir de la routine quotidienne pour jeter un regard au tableau d'ensemble.

«C'est pour moi l'occasion de réfléchir, de me souvenir de ceux qui sont morts», a indiqué le commandant adjoint de la mission canadienne, le colonel Roch Lacroix, d'Ottawa.

«En Afghanistan, ces individus ont joué un rôle majeur dans les efforts de stabilisation menés à Kandahar. Ce sont des individus qui ont fait le sacrifice ultime pour améliorer grandement la vie des Afghans», a-t-il ajouté.

La quête de signification habituellement déclenchée chaque 11 novembre est aussi pour de nombreux soldats l'occasion de non seulement donner un sens à la présente guerre, mais aussi de réfléchir à la place qu'ils occuperont dans l'Histoire.

«Les gars qui sont venus avant nous ont fait leur truc, nous faisons notre truc», a affirmé le capitaine Gary Silliker, membre du 14e Escadron du génie de l'air, de Bridgewater, en Nouvelle-Écosse.

«Je suis un vieux soldat maintenant, mais je regarde les jeunes et je me dis qu'ils se débrouillent aussi bien. Même les anciens combattants de retour à la maison disent que les jeunes font du sacré bon travail.»