La gouverneure générale, Michaëlle Jean, a mis un terme, mercredi, à une visite éclair - et secrète - de deux jours en Afghanistan, où elle a livré un message de soutien aux soldats canadiens, les encourageant à poursuivre leur travail pour améliorer les conditions de vie de la population.

A titre de commandante en chef des Forces armées canadiennes, Mme Jean était symboliquement vêtue de l'uniforme officiel des soldats canadiens. Pour des raisons de sécurité, sa visite devait demeurer secrète. Elle ne pouvait être rendue publique qu'au moment de son départ de l'espace aérien afghan, une fois en route vers le Canada.

Michaëlle Jean a versé des larmes à de nombreuses reprises lors de ce séjour en Afghanistan, notamment lorsqu'elle a visité le cénotaphe érigé à la mémoire des 129 soldats canadiens morts - dont le caporal Jean-François Drouin et le major Yannick Pépin qui ont tous deux perdu la vie dimanche, après l'explosion d'une bombe artisanale - depuis le début de la mission canadienne, en 2002.

«C'est douloureux lorsque nos soldats sont blessés ou tués par ces bombes artisanales», a déploré la gouverneure générale, lors d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne.

«Mais nous devons nous rappeler qu'à chaque fois qu'ils essaient de détruire ces armes terribles, ils sauvent la vie de civils ici et celles d'enfants afghans», a-t-elle ajouté.

Alors qu'elle s'adressait à plusieurs centaines de soldats, Mme Jean a souligné que leur travail admirable en Afghanistan ne sera pas oublié.

«Sachez que vos compatriotes canadiens sont très fiers de ce que vous accomplissez ici et qu'ils sont très conscients des sacrifices que vous faites», a-t-elle rappelé, ajoutant que les soldats canadiens étaient venus dans cette partie du monde pour défendre les idéaux démocratiques auxquels tous devraient aspirer.

Mme Jean était également émue lors de sa visite à l'école Sayad Pasha pour femmes afghanes et s'est dite enthousiaste quant aux progrès réalisés dans ce pays où les femmes n'ont traditionnellement pas le droit de s'instruire.

Elle a également versé une larme lorsqu'elle s'est entretenue avec une fillette afghane de neuf ans amputée d'une jambe à la suite de l'explosion d'une bombe.

Plus tôt au cours de la journée de mercredi, Michaëlle Jean a visité le camp Nathan Smith où se situe les quartiers généraux de l'équipe canadienne de la reconstruction provinciale dans la ville de Kandahar.

Devant des représentants afghans, Mme Jean s'est dite attristée par l'existence d'un débat à savoir si le Canada devrait aider les pays les moins fortunés. Elle s'est dite blessée par l'allégation selon laquelle cette mission représente une «cause perdue».

«Il est important que les Canadiens réalisent que nos soldats, tout en prenant de nombreux risques, réalisent quelque chose d'absolument exceptionnel», a affirmé Mme Jean.