Une fillette afghane a été tuée, mardi, par des coups de feu tirés par des soldats canadiens dans la province de Kandahar.

Mercredi, des porte-parole militaires ont raconté que des soldats étaient descendus de leurs véhicules dans le dangereux district de Panjwaii lorsqu'une motocyclette a été aperçue filant droit vers eux à toute vitesse.

Voyant que le conducteur n'obtempérait pas aux signaux d'arrêt émis par les soldats, un coup de semonce a été tiré. Le motocycliste a ensuite changé de direction.

Peu après, les soldats ont remarqué qu'une foule s'était rassemblée et ils ont découvert qu'une fillette, dont l'âge n'a pas été dévoilé, avait été blessée par balle. Les tentatives pour sauver la vie de la fillette ont été vaines.

Une heure plus tard, lors d'un incident distinct, trois policiers afghans ont été blessés après que des soldats canadiens qui inspectaient un possible engin explosif improvisé dans le district de Dand eurent ouvert le feu sur un véhicule qui s'approchait dans le noir, tous phares éteints.

«Un coup de semonce a été tiré vers le sol, comme on le fait habituellement, pour attirer l'attention du conducteur du véhicule, a relaté le porte-parole militaire, Mario Couture. Cela n'a pas été suffisant, et les soldats ont ouvert le feu sur le véhicule, blessant trois hommes qui étaient à bord.»

Deux membres de la Police nationale afghane ont été blessés légèrement, alors que le troisième a été hospitalisé.

Des enquêtes conjointes menées par la Police nationale afghane et le Service national des enquêtes des Forces canadiennes ont été ouvertes.

Les incidents de mardi s'ajoutent à une série de fusillades impliquant des soldats canadiens survenues au cours des dernières semaines.

Vendredi dernier, des militaires canadiens ont tué un Afghan à Kandahar et blessé trois autres après avoir ouvert le feu sur une automobile dont le conducteur avait ignoré avertissements et coup de semonce. Le véhicule, roulant à tombeau ouvert, avait pénétré à l'intérieur d'un périmètre de sécurité qui avait été érigé par les soldats.

Selon M. Couture, le comportement du motocycliste à l'endroit où la fillette a été tuée mardi était suspect.

«Nous savons que les insurgés veulent braquer la population contre les forces de la coalition, a dit le porte-parole.

Alors s'ils parviennent à nous faire commettre des erreurs, cela sert leur cause. Si nous tirons, cela joue en leur faveur. Nous en avons conscience.»

Selon M. Couture, les insurgés jaugent les réactions des soldats dans de telles situations.