Le Canada ne nommera pas d'envoyé spécial affecté à l'Afghanistan et au Pakistan, comme l'ont fait de nombreux pays comme les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, notamment.

Concluant une visite éclair en Afghanistan, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a indiqué que le Canada évaluerait au «cas par cas» qui représenterait sa position sur le conflit afghan dans les différents forums internationaux sur la question.

 

«Nous avons suffisamment de personnes pour répondre à tous les défis qui surviendront. Plusieurs pays n'ont pas d'envoyé spécial», a-t-il souligné, hier, au cours d'une téléconférence avant de quitter l'Afghanistan.

L'ambassadeur Ron Hoffman, le haut-commissaire du Canada au Pakistan, Randolph Mank, et le sous-ministre des Affaires étrangères, David Mulroney, assurent déjà la présence diplomatique canadienne sur le terrain, selon M. Cannon.

À la suite d'une rencontre à Bruxelles avec ses homologues des pays de l'OTAN, le ministre des Affaires étrangères avait pourtant affirmé qu'il discuterait avec le premier ministre de la possibilité de nommer un tel représentant, à l'instar de Barack Obama, qui a nommé en janvier l'ancien ambassadeur Richard Holbrooke au poste d'envoyé spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan.

«Le Canada a tous les outils pour s'assurer que notre présence est bien sentie et qu'on continue d'atteindre nos objectifs sur nos six priorités», a dit le ministre hier.

Investissement supplémentaire

Les partis de l'opposition à Ottawa réclament depuis longtemps la nomination d'un tel représentant spécial pour l'Afghanistan, craignant que le Canada ait moins le droit de cité dans les différentes rencontres internationales.

À l'issue d'une visite de trois jours, où ils ont rencontré de nombreux ministres afghans, ainsi que le président Hamid Karzaï, le ministre Cannon et le président du comité du Cabinet sur l'Afghanistan, Stockwell Day, ont annoncé hier un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars pour payer le salaire des policiers et agents correctionnels afghans.

Les fonds sont tirés de l'enveloppe globale de 1,9 milliard de dollars que le Canada s'est engagé à injecter en 10 ans dans la reconstruction et le développement en Afghanistan.

Par cet investissement ciblé pour le maintien de la loi et de l'ordre, le Canada vise à «renforcer la primauté du droit», a dit le ministre Cannon.

Day positif

Ministre du Commerce international et président du comité sur l'Afghanistan, Stockwell Day a pour sa part estimé, après son passage en sol afghan, que même si les attaques des insurgés sont de plus en plus fréquentes, la situation sécuritaire progresse.

«Dans la dernière année, il y a eu de plus en plus de citoyens qui se sont rendus aux forces policières pour les aider à identifier d'éventuels problèmes ou des possibles attaques d'insurgés», a dit M. Day, encouragé.

Après l'admission publique du premier ministre Stephen Harper qu'il ne sera jamais possible de battre les insurgés, le Canada mise considérablement sur la formation des forces de l'ordre afghanes.