Même si la violence et les attaques des insurgés ont augmenté à la fin de l'année 2008, le Canada accomplit des progrès sur le terrain, assure le ministre Stockwell Day.

Le gouvernement conservateur a rendu public, mercredi, le dernier rapport trimestriel de 2008 sur la situation en Afghanistan.Ministre du Commerce international et président du comité du cabinet sur l'Afghanistan, M. Day s'est réjoui des progrès accomplis sur le terrain, même s'il concède que «le climat de sécurité demeure très dangereux». Les mois d'octobre à décembre 2008 ont été les plus meurtriers depuis la chute du régime taliban en 2001.

«Partout en Afghanistan, les victimes civiles et militaires ont atteint un nombre inégalé», stipule le rapport.

La publication de cet état de situation survient le lendemain de la mort de trois soldats canadiens en Afghanistan, dont un Québécois, basé à Bagotville.

Les ministres et députés à Ottawa, ainsi que la gouverneure générale Michaëlle Jean, ont tous offerts leurs condoléances aux familles touchées par ces pertes.

Pour le ministre québécois Jean-Pierre Blackburn, ce triste incident confirme les déclarations du premier ministre Stephen Harper à CNN, dimanche dernier, qui estimait que les insurgés ne seraient jamais vaincus.

«Ça nous montre la pertinence des propos de notre premier ministre, a dit M. Blackburn. Un jour il faut que le peuple afghan en vienne à assurer sa propre sécurité sur son territoire.»

L'opposition réclame maintenant du gouvernement un plan stratégique pour la suite des choses de la mission afghane.

«Le problème c'est que le premier ministre a dit tellement de choses et son contraire qu'il a échoué encore son test de crédibilité et de jugement, a dit le député libéral Denis Coderre. Il ne donne pas de plan stratégique.»

«Alors qu'on savait que la solution afghane n'est pas militaire, on a perdu de vue que c'est aussi une situation géopolitique qui demande nécessairement une approche qui inclut le Pakistan, a-t-il ajouté. C'est une mission qui doit être équilibrée entre la défense, le développement et la diplomatie.»

Les libéraux appuieraient notamment la nomination d'un représentant spécial canadien pour l'Afghanistan, à l'instar de la France, qui a nommé mardi à ce poste le député Pierre Lellouche, et de plusieurs autres pays impliqués sur le terrain.

La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a par ailleurs annoncé que le Canada investirait 35 millions de dollars dans le processus électoral qui mènera notamment au scrutin présidentiel afghan, prévu en août 2009. L'argent servira entre autres au recrutement et à la formation du personnel électoral, ainsi qu'à la vérification des résultats.