Alors que le premier ministre Stephen Harper estime que l'insurrection talibane en Afghanistan ne pourra jamais être vaincue, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, concède que la «victoire» sur le terrain ne «sera pas que militaire».

Ne trouvant rien à redire de la déclaration controversée du premier ministre canadien à CNN, le ministre français croit que la solution en Afghanistan passe davantage par la formation des forces de sécurité nationale.

«On dira victoire lorsque les Afghans eux-mêmes pourront assurer leur sécurité et leur stabilité», a dit M. Morin, en entrevue à La Presse, mardi soir.

«Nous n'avons pas d'autre choix que de réussir», a-t-il ajouté, de passage à Ottawa pour rencontrer son homologue canadien, Peter MacKay.

Malgré le retrait du Canada des missions de combat en 2011, le ministre Morin a réitéré que la France n'avait pas l'intention d'envoyer des renforts supplémentaires en Afghanistan, mais que les troupes resteraient sur place «aussi longtemps que nécessaire».

«Nous resterons aussi longtemps que la situation ne se sera pas améliorée et que l'Afghanistan ne sera pas en mesure d'assurer par lui-même sa sécurité et sa souveraineté», a-t-il souligné.

Le président français Nicolas Sarkozy a d'ailleurs nommé mardi un représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan, le député Pierre Lellouche. Il aura le mandat de revoir la stratégie française, en coopération avec les autres pays de l'OTAN impliqués.

Selon le ministre de la Défense, le travail conjoint des différents représentants spéciaux des pays impliqués permettra «de mieux coordonner les efforts des alliés en Afghanistan».

La France compte 2800 militaires en territoire afghan, - 3400 pour l'ensemble des opérations de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) de l'OTAN dans la région (incluant au Tadjikistan, au Kirghizistan et dans l'océan Indien).

Les troupes sont principalement déployées dans la région de Kaboul, sous commandement français depuis août 2008. D'autres travaillent à former les forces de sécurité afghanes, ou encore font partie du groupe tactique interarmes chargé de freiner les infiltrations de rebelles provenant du Pakistan. Depuis 2001, 26 soldats français sont morts en Afghanistan. 

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