Natif de la Floride, Anwar Stewart vit au Canada depuis plus de 10 ans. L'ailier défensif estime à 95% les probabilités qu'il demeure dans son pays d'adoption au terme de sa carrière.
«Vivre au Canada m'a ouvert les yeux. J'ai compris l'importance pour une société de se serrer les coudes. Aux États-Unis, l'égalité des chances est un mythe. J'ai reçu des bourses d'étude parce que j'étais bon au football, je représente donc l'exception à la règle. Les droits de scolarité coûtent approximativement 25 000$ par année! On veut que les gens qui se trouvent au sol y demeurent», soutient Stewart.
«Les républicains veulent que les riches conservent toute leur richesse, sans payer d'impôts. Pour eux, il est tout à fait normal qu'un individu avec un salaire annuel de 250 000$ ne soit à peu près pas imposé. Ils se foutent éperdument de la santé et du bien-être des gens défavorisés. C'est un égoïsme difficile à comprendre et accepter, mais c'est la réalité.»
Stewart est le cas classique de l'Afro-Américain né avec deux prises contre lui. Le rêve américain, il le prend avec un grain de sel.
«J'ai grandi dans un milieu défavorisé, avec un père absent et une mère qui avait un problème de drogue. Je n'ai pas été élevé par un père avocat et une mère enseignante. Ma famille ne ressemblait pas à celle des Huxtable (la famille noire aisée de la comédie de situation The Cosby Show). On n'accordait aucune importance à l'éducation chez moi, alors c'est un mythe de croire qu'on obtient tous la chance de réussir sa vie. Le concept du rêve américain n'existe tout simplement pas.»