Au plus fort des inondations historiques qui ont touché une vingtaine de villes de la vallée du Richelieu le printemps dernier, 3000 familles étaient touchées par le sinistre, et 1500 avaient dû évacuer leurs résidences. Sur les  2294 demandes d'aide financière reçues par le ministère de la Sécurité publique (MSP), 2164 ont été réglées, pour un total de 43 millions.

«Pour les autres dossiers, une grande partie a reçu entre 50% et 80% de l'aide financière admissible, sauf pour environ une soixantaine de dossiers dont le MSP est en attente d'un retour du citoyen (décision, demande de documents, factures, etc.)», écrit la porte-parole du Ministère, Valérie Savard. Sept familles sont toujours hébergées à l'hôtel.

Le député péquiste de Saint-Jean, Dave Turcotte, indique que certains sinistrés viennent encore le voir, car leur dossier tarde à aboutir. «Avec le recul, je peux dire que les informations ont été mal transmises aux sinistrés», dit-il. Au cours des derniers mois, M. Turcotte et son équipe ont tenté d'aider 166 familles. Un peu plus d'une soixantaine sont toujours en attente d'un règlement. «Chaque sinistré reçoit l'aide d'un analyste du gouvernement. Mais ces analystes changent souvent. Ils ne répondent pas tous la même chose aux sinistrés. Il y a beaucoup de confusion. Les dossiers simples se règlent plutôt bien. Mais pas les complexes», note M. Turcotte.

Le président de S.O.S. Richelieu, Michel Fecteau, reconnaît que certaines familles de sinistrés sont encore mal prises. Au départ, M. Fecteau et son équipe croyaient que leur contribution allait surtout être faite lors de la Grande Corvée de nettoyage de juin, qui a réuni plus de 3500 bénévoles.

Mais les besoins ont continué de se faire sentir. S.O.S. Richelieu a décidé de continuer à prêter main-forte aux sinistrés. Constatant que la population ignorait que l'organisme était toujours actif, M. Fecteau a tenu une conférence de presse en octobre. «On a informé les gens qu'ils pouvaient remplir un formulaire pour obtenir de l'aide. On ne leur donnait pas d'argent. Mais on leur donnait des chèques-cadeaux dans différents commerces», explique M. Fecteau.

La plupart des sinistrés avaient besoin de vêtements et de nourriture. S.O.S. Richelieu a donné plus que ça. «Dans notre formulaire, on a mis une case qui disait: "Selon vous, quelle est votre urgence? " Et on tentait d'y répondre», explique M. Fecteau.

Les bénévoles qui se rendaient chez les sinistrés ont été surpris de voir qu'encore en octobre, les besoins étaient grands. «On a dû par exemple aider une dame qui dormait dans son auto», dit-il. À l'approche des Fêtes, d'autres chèques-cadeaux ont été distribués. «Avec le recul, je suis fier de ce que S.O.S. Richelieu a accompli», note M. Fecteau, qui reçoit encore à l'occasion des demandes d'aide.