Québec met en place trois équipes spéciales d'intervention pour venir en aide aux sinistrés de la Montérégie. Le premier ministre, Jean Charest, en a fait l'annonce samedi à Saint-Jean-sur-Richelieu, lors d'une troisième visite dans la région en une semaine.

Dirigées par le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, ces équipes regrouperont plusieurs ministères québécois et organismes tels que la Croix-Rouge. La première équipe sera chargée de trouver des solutions d'hébergement temporaires pour les sinistrés pendant les travaux de nettoyage et de reconstruction. Des travaux qui, a précisé Jean Charest, pourraient s'étendre sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Une seconde équipe s'occupera de ces travaux. Elle évaluera chaque maison pour juger des travaux à effectuer et s'assurera de la disponibilité de la main-d'oeuvre.

Une troisième équipe sera chargée du réaménagement du territoire, en lien avec les préoccupations émises par plusieurs maires quant à la reconstruction en zone inondable. Le budget qui sera affecté à cette mesure n'a pas encore été déterminé, a indiqué M. Charest.

Questionné au sujet du possible retrait de l'armée avant les opérations de nettoyage, Jean Charest a répondu qu'une solution sera trouvée. Des bénévoles pourraient notamment être mis à contribution. «Si on fait l'appel, les Québécois vont être là, a assuré Jean Charest. On va trouver la solution. Mais on ne perdra pas beaucoup de temps et d'énergie à faire des débats politiques.»

Alors qu'une forte pluie s'abattait sur la vallée du Richelieu, le premier ministre s'est rendu à Saint-Blaise-sur-Richelieu et à Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix pour rencontrer pompiers, bénévoles, élus et sinistrés. Au centre d'aide de la Croix-Rouge, installé à quelques pas de l'Hôtel de Ville de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, un couple de sinistrés se plaignait du peu d'aide financière offerte aux résidants qui choisissent de ne pas quitter leur maison. Résidant sur la 56e avenue, Ginette Thomas et Yves Labranche vivent dans leur résidence sans eau courante. «On a plus d'énergie, a lâché Mme Thomas. J'ai même appelé les services psychosociaux pour parler à quelqu'un. On a dû faire le 911 un soir parce qu'on avait perdu le contrôle. L'eau rentrait sans bon sens dans la maison. Est-ce qu'on a bien fait de rester chez nous? L'avenir nous le dira.»

L'eau en hausse

Les niveaux d'eau ont continué de monter samedi sur le lac Champlain et sur la rivière Richelieu. En fin de journée, les niveaux avaient grimpé de sept à dix centimètres. Le Centre de prévision des crues du Québec prévoit que l'eau montera de trois à cinq centimètres d'ici minuit. Dimanche, les hausses se poursuivront et pourront atteindre de 10 à 15 centimètres. Selon le CPCQ, les vagues seront moins importantes que prévu. Elles demeureront ce soir en deçà de 30 centimètres.

La Sécurité civile a demandé aux riverains d'enlever les débris qui ont été apportés sur leur terrain par les fortes vagues survenues au début de la semaine. «Ça peut devenir des obus et mettre les gens en danger», a dit Robert Dutil. Il a précisé que les débris devraient être retirés et non remis à l'eau.

- Avec Marie-Soleil Desautels