Ottawa refuse de maintenir l'armée en Montérégie pour le nettoyage après les inondations.

Dans un échange de lettres entre les ministres fédéral et provincial de la Sécurité publique, Vic Toews et Robert Dutil, il ressort clairement que le gouvernement fédéral estimait à l'origine que l'intervention de l'armée visait strictement à aider les autorités locales en situation d'urgence et à assurer la protection des infrastructures et résidences.

Or, le ministre Dutil, dans une deuxième demande effectuée le 13 mai, réclamait le maintien de l'armée dans le cadre du processus de rétablissement pour aider à l'enlèvement des sacs de sable et autres dispositifs de protection contre les inondations.

Cette fois, le ministre Toews a refusé de transmettre la demande à son collègue de la Défense, Peter MacKay. Dans une lettre reçue le 20 mai à Québec, le ministre Toews affirme que le rôle des Forces armées est «principalement axé sur les activités de défense». Il va même jusqu'à ajouter que les services réclamés «placeraient les Forces canadiennes en compétition avec le secteur privé, à l'échelle locale ou provinciale, qui pourrait accomplir ce type de travail de réintégration».

Ce nouveau développement risque d'être mal accueilli en Montérégie, où les sinistrés avaient pourtant reçu de bonnes nouvelles, mardi, alors que les niveaux d'eau du Richelieu et du lac Champlain étaient en baisse.

Le niveau avait reculé, mardi après-midi, de 18 centimètres par rapport à la veille, où il avait dépassé de 2 millimètres le sommet record atteint le 6 mai dernier.

Lundi, des vents atteignant les 70 kilomètres à l'heure avaient poussé l'eau du lac Champlain vers le Richelieu, gonflant encore davantage le lit déjà débordant de la rivière et forçant l'évacuation de trois autres résidences à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Les experts prévoient maintenant une baisse continue mais irrégulière au moins jusqu'à jeudi. Ils préviennent cependant les citoyens des zones inondées de maintenir leurs digues bien en place.

Le contingent militaire, qui avait été réduit à environ 200 personnes, a de nouveau été augmenté pour atteindre cette fois quelque 450 militaires. Les Forces armées canadiennes avaient été critiquées pour avoir réduit leur contingent et le premier ministre Jean Charest avait demandé lundi à ce que ce contingent soit de nouveau renforcé.

Il devait être porté à 500 militaires en fin de journée.

Au plus fort de la crise, au-delà de 800 militaires se trouvaient sur place.

D'autres citoyens se sont plaints de ne pouvoir obtenir l'aide dont ils avaient besoin, les militaires leur répondant que ce n'était pas dans leur mandat.

Le directeur régional de la Sécurité civile en Montérégie, Yvan Leroux, a expliqué que c'était la responsabilité des citoyens que de bien déterminer et d'exprimer clairement leurs besoins aux municipalités qui, elles, relayaient les demandes à la Sécurité civile qui, ensuite, les présentait aux Forces armées.