Les Forces canadiennes doivent augmenter leurs effectifs en Montérégie estime le premier ministre du Québec, Jean Charest.

De passage samedi à Saint-Jean-sur-Richelieu où il a rencontré les maires d'une dizaine de municipalités touchées par les inondations, Jean Charest a interpellé à ce sujet le ministre canadien de la Défense nationale, Peter MacKay.

M. Charest, qui était accompagné du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a fait savoir qu'il demanderait au ministre MacKay de rencontrer les maires des municipalités touchées pour qu'il ait «l'occasion d'entendre de la bouche des maires ce qui se passe sur le terrain.»

Rappelons que mardi dernier, les Forces canadiennes ont retiré 550 des 800 soldats déployés pour venir en aide aux sinistrés. La décision avait été mal reçue par la population et par plusieurs maires des municipalités inondées.

«Que l'eau monte et que l'armée parte, ça envoie un message qui est angoissant pour la population, a souligné Jean Charest. La présence des Forces armées est extrêmement importante pour ceux qui vivent cette catastrophe.» Il a toutefois convenu que certains ajustements pourraient être faits quant à l'utilisation des effectifs déployés.

«Nos problèmes changent de jour en jour, d'heure en heure, voire même de minute en minute, a noté le maire de Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, Gérard Dutil. Or, l'armée a besoin d'avoir la commande 24 heures à l'avance. Mais, elle doit être là, même s'il y a des soldats qui n'ont pas grand-chose à faire. Ils sont là en réserve et ils peuvent répondre à des besoins.»

Prévisions inquiétantes

Jean Charest a ajouté que la présence des soldats est d'autant plus importante vu les prévisions météorologiques inquiétantes annoncées pour les prochains jours. Le niveau d'eau, qui s'est stabilisé samedi, pourrait remonter dimanche et lundi en raison de forts vents du sud.

«On prévoit pour dimanche des vents du sud qui vont commencer tôt en avant-midi à 20 km/h et qui vont s'accentuer au cours de la journée jusqu'à 40, 50 ou même 60 km/h, a précisé France-Sylvie Loiselle de la Sécurité civile de la Montérégie. On pourrait aussi connaître des rafales à 70 km/h. On demande aux gens de renforcer les digues et d'ajouter des sacs de sable.»

Après sa rencontre avec les maires, Jean Charest s'est rendu à Noyan et à Lacolle où il a rencontré des sinistrés. À bord d'une chaloupe, il a navigué sur la rue Labelle à Noyan pour constater l'ampleur des dégâts. «C'est sans précédent, a-t-il observé au terme de sa balade. Le défi c'est de garder le moral. Le temps fait son effet. On est conscient de ça. D'où l'importance aujourd'hui de dire qu'on est avec eux. Ils ont besoin de sentir de la part des autres Québécois qu'on suit ce qui se passe et qu'on les appuie.»

Le premier ministre n'a pas fermé la porte à une augmentation de l'aide gouvernementale offerte aux sinistrés. Il a rappelé que quatre millions de dollars ont jusqu'à maintenant été débloqués à cet effet.

Le gouverneur général du Canada, David Johnston, était lui aussi à Saint-Jean-sur-Richelieu, samedi. Après avoir participé à une cérémonie au Collège militaire royal de Saint-Jean, il a survolé le territoire inondé et a rencontré des maires des municipalités touchées.