Un impressionnant branle-bas de combat a eu lieu mardi après-midi sur une petite route campagnarde d'Henryville. Une dizaine de camions de l'armée et une soixantaine de soldats sont arrivés pour réparer une digue, rompue par les inondations qui touchent la vallée du Richelieu depuis presque deux semaines. Des tonnes d'eau se sont infiltrées dans les terres de six agriculteurs, et une bonne partie est aujourd'hui inutilisable. Sans l'intervention de l'armée, ces terres ne pourront jamais être récupérées.

Selon les estimations de la major Claire Bramma, des Forces canadiennes, environ 1100 hectares de terres agricoles sont inondés actuellement dans le secteur d'Henryville. La route 225 est d'ailleurs fermée à cet endroit, car l'eau qui a pénétré par la digue l'inonde également.

Pour réparer la digue, environ 30 ingénieurs de l'armée ont dû mettre la main à la pâte, et une trentaine de fantassins aideront à boucher le trou. «Il y a aussi des plongeurs spécialisés qui nous aident pour bien placer les sacs de sable au fond de l'eau», a résumé la major Bramma.

Mardi après-midi, des soldats à bord de canots pneumatiques livraient sans relâche des sacs de sable à leurs collègues, qui attendaient sur la digue pour réparer le trou. «On va installer environ 5200 sacs de sable en tout», a résumé le commandant de troupe Garret Aucoin.

Une clôture sera également installée pour empêcher la digue de céder quand l'eau se retirera. L'opération devrait se terminer ce matin. «On veut que la digue reste au mois trois mois, pour laisser le temps aux agriculteurs de se remettre», a dit la major Bramma.

De l'aide aux agriculteurs

Le ministre de l'Agriculture, Pierre Corbeil, a survolé les terres, mardi après-midi, et a promis d'offrir de l'aide «au cas par cas» aux agriculteurs dans le besoin. Il faudra toutefois d'abord évaluer l'ampleur des pertes, a-t-il précisé.

Selon une estimation préliminaire, environ 4000 ha de terres agricoles sont inondés en Montérégie, une région considérée comme le «grenier du Québec». «Il faudra attendre un peu et déterminer combien exactement ne seront pas cultivables cette année», a déclaré M. Corbeil.

Différentes mesures d'aide seront mises en place pour les agriculteurs, a assuré le ministre. La date limite pour semer du maïs, soit le 1er juin, pourrait par exemple être reportée, et l'on pourrait accorder des délais à certains agriculteurs pour le remboursement d'emprunts.