Depuis 12 ans, Luc Mayrand invente des attractions et des manèges qui font la joie des visiteurs dans les parcs thématiques de Walt Disney partout dans le monde. Directeur de la création et producteur pour Walt Disney Imagineering, à Los Angeles, il orchestre les efforts de toute une équipe composée d'artistes, d'écrivains, d'architectes, d'ingénieurs et de designers dans un but: concevoir des expériences de rêve.

Quand il avait 13 ans, Luc Mayrand, qui est natif de Montréal, fabriquait des maquettes dans le sous-sol chez ses parents. Il était fasciné par la science-fiction et le fantastique et regardait toutes les émissions où l'imaginaire et l'invention étaient à l'honneur.

«J'aimais bien, entre autres, la série Thunderbird, car ils avaient inventé tout un monde, se souvient-il. J'adore inventer des choses qui n'ont jamais existé, créer un monde, une histoire, à partir de rien.»

Après deux ans à l'Université de Montréal où il étudiait en design industriel, il décide de tenter sa chance en faisant parvenir son portfolio par la poste à l'Art Center College of Design de Californie, reconnu pour être l'une des meilleures écoles de design dans le monde.

«Aller étudier en Californie dans les années 80, ce n'était pas quelque chose qu'on aurait pensé faire dans ma famille, et ce n'était pas dans la culture, raconte-t-il. À l'époque, il n'y avait même pas de courriels! Quand j'ai pris contact avec l'Art Center, je me disais qu'ils ne m'accepteraient pas. J'ai été très surpris d'avoir une réponse positive. Et alors je me suis dit: si je n'essaie pas, je vais passer le reste de ma vie à me demander ce qui serait arrivé si j'avais essayé.»

Après son passage à l'Art Center, il revient ensuite à Montréal pour terminer son baccalauréat. Il repart ensuite aux États-Unis et fait du design de concepts et d'effets spéciaux pour différents producteurs dans les parcs d'attractions, mais aussi dans le cinéma et les séries télévisées, pendant une dizaine d'années. Il a notamment travaillé sur la série de science-fiction Babylone 5.

Il y a 12 ans, il est entré chez Walt Disney Imagineering. La première attraction sur laquelle il a travaillé était Mission: Space, à Epcot Center, qui simule l'expérience d'un astronaute dans l'espace.

Depuis, il a été amené à collaborer sur de nombreux projets au sein de l'empire du divertissement familial, qui compte maintenant onze parcs d'attraction répartis aux États-Unis, en Europe et en Asie, ainsi qu'un énorme réseau d'hôtels et deux paquebots. Luc Mayrand travaille présentement sur une nouvelle attractions qui sera ouverte dans quelques années, et dont les détails demeurent un secret bien gardé.

«Pour créer tous ces projets, nous sommes environ 1000 personnes, principalement installées à Glendale, qui fait partie de Los Angeles. L'initiation des projets et la création fondamentale se fait ici, et éventuellement une partie de l'équipe doit se déplacer pour produire et installer les attractions sur place.»

L'objectif ultime de leur travail: créer une expérience globale la plus marquante possible pour le visiteur.

«Ce que l'on appelle en anglais une ride, c'est l'expérience physique, généralement dans un véhicule qui suit un tracé produisant des effets uniques, dit-il. Il y a donc tout un côté mécanique à prendre en compte, mais ce qui fait l'expérience c'est ce que l'on met autour, l'histoire, les personnages et le décor. Nos histoires commencent avant et se terminent après que les passagers soient montés à bord.»

Faire sa chance

Maintenant âgé de 46 ans, Luc Mayrand vit à Pasadena avec sa femme, également québécoise, et ses deux fils âgés de 13 et 15 ans. En parallèle avec son emploi chez Disney, il enseigne à son ancienne école: l'Art Center College of Design.

C'est un homme comblé, certes, mais qui estime que dans la vie, il faut faire sa chance!

«Pour que les occasions nous trouvent, il faut prendre des risques, dit-il. La chance, c'est quand une occasion se présente à quelqu'un qui s'est préparé à la saisir. Pour cela, il faut aller ailleurs, rencontrer des gens, essayer de nouvelles choses. Si j'étais resté avec mes maquettes dans le sous-sol chez mes parents, c'est sûr et certain que personne ne m'aurait trouvé. La seule chose dont on peut être sûr, c'est que si on n'essaie pas, on ne réussira pas.»