Confronté au refus du gouvernement conservateur de revenir sur sa décision d'abolir le long formulaire obligatoire de recensement, le Nouveau Parti démocratique (NPD) réclame la tenue d'un débat d'urgence aux Communes dès la reprise des travaux parlementaires.

Tel qu'annoncé la semaine dernière, le chef néo-démocrate, Jack Layton, a finalement envoyé sa demande formelle au président de la Chambre, Peter Milliken, par écrit, lundi.

M. Layton plaide, dans sa lettre, qu'un débat d'urgence «est nécessaire afin de permettre aux députés d'aborder la question du besoin essentiel de préserver l'intégrité du recensement».

Le gouvernement conservateur a annoncé discrètement, fin juin, qu'il remplacerait le formulaire détaillé de recensement obligatoire par une enquête à participation volontaire. Les troupes de Stephen Harper plaident que les questions du long formulaire sont trop «intrusives» et qu'elles portent atteinte à la vie privée des Canadiens.

Plusieurs voix se sont cependant élevées, depuis, pour dénoncer cette décision, qui ne permettra pas à Statistique Canada - l'agence fédérale qui mène le recensement - de récolter des données aussi fiables que s'il s'agissait d'un formulaire obligatoire.

M. Layton a fait appel au président de la Chambre pour tenter de forcer la main des conservateurs dans ce dossier, quelques heures à peine avant qu'un comité parlementaire se réunisse pour tenter lui aussi de régler l'impasse, mais en vain.

Au terme d'une réunion d'une heure, lundi après-midi, le comité de l'Industrie n'a pas accompli grand chose et la rencontre s'est soldée par un statu quo.

Les membres conservateurs se sont résignés - puisqu'ils sont minoritaires au comité - à tenir, comme le souhaite l'opposition, une nouvelle rencontre pour entendre d'autres témoins sur cette question controversée.

Mais les députés conservateurs, libéraux, bloquistes et néo-démocrates n'ont pas trouvé de consensus quant à la date d'une telle rencontre. Si les membres de l'opposition voulaient la tenue d'une rencontre dès la fin de la semaine, les conservateurs, eux, ont répliqué que ce court délai ne leur laisserait pas assez de temps pour convoquer leurs témoins en pleine période estivale, alors que les gens sont en vacances.

Les députés devront donc en débattre de nouveau à l'occasion d'une prochaine réunion, qui devrait d'ici vendredi, à la demande de quatre membres du comité.