Le premier ministre Jean Charest a maintenu le suspense, mardi, quant à la solution qu'il préconisera en vue d'éradiquer la corruption et la collusion dans l'industrie de la construction.

À son entrée au caucus spécial des députés libéraux convoqué mardi matin, M. Charest n'a fait aucun commentaire, malgré l'insistance des journalistes.

Les députés et ministres qui ont accepté de s'adresser aux médias ont tous dit que la décision revenait au premier ministre, et qu'il l'annoncerait, le cas échéant, quand il serait prêt à le faire. Ils semblaient ignorer les intentions du premier ministre.

Aucune annonce n'est prévue à l'horaire du premier ministre ce mardi. Un des scénarios qui circulent sur la colline parlementaire laisse entendre qu'il attendrait la réunion du conseil des ministres, mercredi, avant de rendre publique sa décision.

De toute façon, le premier ministre, qui subit depuis deux ans des pressions de toutes parts pour déclencher une commission d'enquête publique, ne s'est jamais engagé à annoncer quoi que ce soit dans les jours qui viennent, et il n'est donc pas exclu qu'il reporte à plus tard toute décision dans ce dossier délicat et hypermédiatisé.

Quant à lui, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a reconnu que «la volonté de la population d'avoir une commission d'enquête est très claire», mais lui-même a réaffirmé sa «crainte importante» de voir dérailler les enquêtes policières en cours si le gouvernement allait dans ce sens.

«Je maintiens cette réserve-là», a-t-il dit mardi matin, à son entrée au caucus qui devrait se poursuivre jusque sur l'heure du midi.

Le caucus libéral survient quelques jours avant le 31e congrès du Parti libéral du Québec (PLQ), ce week-end à Québec. Certains croient que dans le but de calmer le jeu et d'assurer le bon fonctionnement du congrès, M. Charest aimerait procéder à une annonce avant la fin de la semaine.

M. Charest a maintes fois affirmé que trois critères guidaient sa réflexion dans ce dossier: protéger les victimes, protéger la preuve et faire en sorte que des accusations soient déposées. Pour diriger une éventuelle commission, il devra aussi trouver quelqu'un dont la crédibilité est à toute épreuve et au-dessus de tout soupçon, ce qui peut s'avérer difficile.