Jacques Duchesneau a reçu des mises en demeure du Groupe TVA et du Journal de Montréal, qui enjoignent le patron de l'Unité anticollusion (UAC) de «cesser de tenir des propos diffamatoires à leurs égards».

Les groupes de Quebecor Media ont indiqué qu'ils consultent leurs procureurs dans cette affaire afin d'examiner quels recours s'offrent à eux. On ignore si une poursuite est envisagée.

À l'émission Tout le monde en parle, dimanche, M. Duchesneau avait dit croire à de l'«intimidation» de la part de journalistes qui ciblaient «toujours l'Unité anticollusion».

Il avait alors fait de graves accusations, mais sans identifier de journalistes ou de médias.

Mais dans une entrevue publiée dans La Presse, vendredi, M. Duchesneau a nommé TVA, Le Journal de Montréal et des journalistes ou chroniqueurs à l'emploi de ces médias.

M. Duchesneau soutient que certains reportages visaient à le discréditer et à l'intimider.

Dans un communiqué, Groupe TVA a dit déplorer «le procès d'intention que fait aujourd'hui Jacques Duchesneau à ses professionnels de l'information».

TVA a dit trouver «injustifiable et inacceptable» le fait que M. Duchesneau assimile leur travail à de l'«intimidation (...) et à une volonté de faire dérailler les travaux de l'Unité anticollusion».

Le rapport de l'UAC conclut qu'un grand nombre d'entreprises québécoises du domaine de la construction entretiennent des liens avec des organisations criminelles, notamment la mafia.

Des groupes d'entrepreneurs généraux organiseraient la collusion lors d'appels d'offres publics afin de protéger leurs membres, d'éliminer la concurrence et de décrocher des contrats aux prix qu'ils désirent.

Jacques Duchesneau a fait valoir, mardi, devant une commission parlementaire, l'urgence de déclencher une enquête publique sur la construction. Le chef de l'UAC a recommandé d'abord la tenue d'une commission à huis clos devant trois juges seuls.