La réaction du premier ministre Jean Charest au contenu du rapport Duchesneau sur la collusion et la corruption au sein de son gouvernement est une «insulte à l'intelligence», selon la co-chef de Québec Solidaire, Françoise David.

Ce matin, M. Charest a indiqué qu'il gardait le cap et qu'il ne créerait pas de commission d'enquête sur le milieu de la construction, en affirmant qu'aucun gouvernement n'en avait fait plus que le sien pour lutter contre la collusion et la corruption.

«Il n'y a pas non plus de gouvernement dans l'histoire récente qui a autant nourri la corruption», a rétorqué Mme David.

«Le discours de M. Charest est une insulte à l'intelligence, a-t-elle dit. Ce à quoi les Québécois sont en droit de s'attendre en ce moment c'est un chef d'État qui dit: 'Il y a des vrais problèmes, je me rends à l'évidence et je mets sur pied une commission d'enquête'.»

«Nous appelons à la mobilisation de la population du Québec de toutes les façons possibles, a poursuivi Mme David. C'est au tour du peuple de se manifester et à dire non à ce qui se passe.»

«Nous continuons de dire à M. Charest: c'est une commission d'enquête, ou alors votre démission ou encore mieux encore des élections générales.»

De son côté, le député de Québec Solidaire, Amir Khadir a critiqué M. Charest pour ne pas encore avoir lu le rapport de M. Duchesneau.

«Un chef d'État avec un rapport aussi sensible qui concerne le coeur même de la fonction de l'État et qui ne l'a même pas lu deux semaines après, c'est en-dessous de toute attente», a-t-il dit.

Il plaide lui aussi pour une commission d'enquête. «Si on a bien compris le rapport de M. Duchesneau, il dit qu'on ne pourra pas abattre ce système si on ne surmonte pas la peur parce que la mafia est là-dedans, dit M. Khadir. Et si on veut surmonter la peur, il faut une commission d'enquête qui force les gens à témoigner, mais qui en échange offre une protection. C'est quelque chose que l'UPAC ne peut pas offrir.»

Le député de QS demande aussi la suspension de tous les grands projets qui ne sont pas nécessaires pour la sécurité publique.