L'enquête que mène l'escouade Marteau sur des contrats de déneigement dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce n'aboutira à rien, assure le maire Michael Applebaum, pour qui tout ce dossier se résume à une «chicane» entre cadres.

Selon le site RueFrontenac.com, l'escouade Marteau, mise sur pied en octobre 2009 pour faire le ménage dans le milieu de la construction, s'intéresse de près à un contrat de plus de 100 000 $ confié à la compagnie CMS Entrepreneurs généraux. Cette firme avait la tâche, durant l'hiver 2008-2009, de gérer les activités au dépôt à neige Saint-Pierre, dans l'Ouest-de-l'Île.

Pour payer CMS, l'arrondissement devait obtenir le compte des heures de travail accomplies à cet endroit, sur un formulaire dûment approuvé par un contremaître. Or, ce formulaire n'a jamais été rempli. Au mois de septembre dernier, le conseil d'arrondissement a tout de même adopté une résolution, proposée par Marcel Tremblay et appuyée par Michael Applebaum, confirmant le paiement de 104 473,72 $ pour «services rendus» durant les mois de décembre 2008 à février 2009.

Des amendes totalisant 69 000 $, auxquelles les firmes CMS et NRJ avaient été condamnées pour des infractions diverses auraient également été revues à la baisse sous prétexte que les entrepreneurs étaient «de bons contributeurs à la caisse» du parti du maire Gérald Tremblay, selon le site RueFrontenac.com.

Le maire de l'arrondissement estime que tout l'imbroglio part de la mésentente entre deux contremaîtres et le directeur intérimaire des travaux publics de l'époque. «Quand on engage une entreprise, le contremaître est obligé de consigner les heures de travail qu'elle a effectuées ; c'est ce qui se fait habituellement, explique Michael Applebaum. Mais certains contremaîtres se sont disputés avec le directeur de service. À la suite de ça, ils n'ont pas rempli le formulaire des heures de travail de l'entreprise.»

Quand CMS a envoyé sa facture à l'arrondissement, personne ne pouvait confirmer les heures réellement accomplies, précise-t-il. Une «analyse» a alors été réalisée pour les évaluer, essentiellement sur la base des heures accomplies les années précédentes. Cette méthode a ensuite été soumise au service du contentieux de la Ville de Montréal.

«On a demandé : "Qu'est-ce qu'on fait dans une situation où le contremaître n'a pas fait son travail ?" À cause d'un conflit avec son directeur, il n'a pas signé les documents. L'entreprise demande paiement, et nous, on ne peut pas la payer. Le contentieux a regardé le dossier et nous a dit qu'on devrait payer.»

Il n'y a «aucune irrégularité dans ce dossier», insiste le maire, qui croit que les deux contremaîtres, actuellement en congé de maladie, ont porté plainte à la police. «On a entendu que les policiers ont pris connaissance de ce dossier. Ils n'ont jamais communiqué avec moi ni avec Marcel Tremblay.» Il se dit prêt à montrer «toute la documentation, toutes les informations, tous les avis juridiques» aux journalistes qui lui en feront

la demande.

«C'est le service du contentieux qui a donné son avis dans ce dossier. À partir de là, moi, je dors bien. Malheureusement, la réputation de plusieurs personnes a été entachée par cette affaire.»