L'ancien chef péquiste, Bernard Landry, compte intervenir dans le débat actuel sur la direction du PQ par un texte qui serait rendu public en début de semaine, probablement lundi.

Tout de suite après la sortie de Bernard Drainville, en fin de semaine dernière, M. Landry a décidé d'intervenir par une lettre aux médias.

«Je travaille sur un texte», a confirmé vendredi M. Landry, qui en est à peaufiner la version finale. Certains déjà prédisent qu'il pourrait porter un coup dur à son éternelle rivale, Pauline Marois. Dans l'entourage de Gilles Duceppe, on rappelle que l'ancien premier ministre et l'ex-bloquiste ont toujours eu d'excellents rapports.

De son côté M. Landry, refuse de confirmer. «Tout cela se sont des bruits... Cela fait des mois que je dis que je ne veux pas personnaliser le débat. On lira ce qui est écrit, et chacun tirera ses conclusions».

Pauline Marois entend rester «jusqu'au bout»

La chef du Parti québécois Pauline Marois s'accroche à son poste, au moment où l'ex-chef bloquiste Gilles Duceppe teste ses appuis pour la remplacer.

«Ma décision est prise, je vais assumer mes responsabilités jusqu'au bout comme chef du Parti québécois», a affirmé ce matin Mme Marois, au moment de confirmer le recrutement de l'écologiste Daniel Breton comme candidat pour les prochaines élections.

Elle dit avoir parlé à M. Duceppe, après des reportages indiquant que l'entourage de l'ex-chef bloquiste travaillait pour sa candidature à la chefferie du PQ. «Il m'a donné l'assurance qu'il allait respecter mon choix», a dit Mme Marois.

Elle dit avoir un «appui massif de la part des membres du Parti québécois et de la députation». Elle a refusé de dire si elle souhaitait ou si elle redoutait un vote de confiance lors du conseil national du parti la semaine prochaine. « Il n'y a pas de proposition en ce sens actuellement, dit-elle. C'est aux membres de décider.»

Devant la prise de position de Mme Marois, Gilles Duceppe n'a pas voulu contre-attaquer. «M. Duceppe reste disponible pour diriger le Parti québécois. Il n'a pas l'intention toutefois d'être la bougie d'allumage pour une contestation du leadership de Mme Marois. Il attend la décision du conseil national et prendra ses décisions par la suite», a confié un proche de l'ancien chef bloquiste.

Pauline Marois s'est félicitée de sa nouvelle recrue, Daniel Breton, militant écologiste et fondateur du groupe Maître chez nous 21e siècle (MCN21). «Son expérience, ses convictions et sa notoriété en font un candidat d'envergure», a-t-elle déclaré.

Mme Marois a d'ailleurs fait sien le discours de MCN21, qui prétend achever l'oeuvre de René Lévesque en assurant aux Québécois un plus grand contrôle de leurs ressources naturelles.

«Nous avons l'intention de lancer un vaste chantier, celui de l'indépendance énergétique», a dit Mme Marois, en rappelant que le Québec affiche un déficit commercial de 24 millliards  en grande partie dû aux importations de pétrole.

«Le Canada est en train de devenir un État pétrolier et renie le protocole de Kyoto, a ajouté Mme Marois. Le Québec doit aller exactement dans la direction opposée.»

M. Breton a cofondé du Parti vert en 2001, puis il a été candidat du NPD aux élections de 2008. Est-il fédéraliste? Est-ce un transfuge? «Daniel Breton n'a jamais été élu sous aucune bannière, dit Mme Marois. Il me dit qu'il est souverainiste et c'est ce qui compte.»

En 2006, alors qu'André Boisclair dirigeait le PQ, M. Breton avait signé une lettre ouverte vitriolique où il traitait le PQ de «parti d'une seule idée» et ses dirigeants de «condescendants».

Selon M. Breton, le PQ a «changé» avec Mme Marois. «Le Parti québécois s'est montré plus ouvert à des propositions comme celle de Maître chez nous au 21 siècle depuis que l'équipe de Mme Marois est en place», a-t-il dit.