Quatre députés qui ont claqué la porte du caucus péquiste demanderont à l'Assemblée nationale de recevoir une partie du budget de fonctionnement dont bénéficie leur ancien groupe parlementaire.

L'un des démissionnaires, Jean-Martin Aussant, a affirmé jeudi que cette requête fera l'objet de discussions en août avec des représentants de l'institution.

Pour appuyer sa demande, M. Aussant a fait valoir que deux députés indépendants, Éric Caire et Marc Picard, ont obtenu une partie du budget parlementaire de l'Action démocratique du Québec après avoir quitté le parti.

«Cela me semblerait équitable, s'il y a un précédent dans ce sens-là où tout le monde s'était entendu, ça devrait être la même chose qui s'applique cette fois-ci, a-t-il dit lors d'une entrevue téléphonique. Même si ce n'est pas le même parti ni le même nombre de personnes.»

L'Assemblée nationale accorde aux groupes parlementaires un budget de fonctionnement qu'ils peuvent consacrer à l'embauche de recherchistes.

Ces ressources supplémentaires leur permettent notamment de préparer leurs interventions lors de la période des questions au Salon bleu.

Le temps de parole en Chambre doit aussi faire l'objet de négociations avec les questions budgétaires, a indiqué M. Aussant jeudi.

Selon le député de Nicolet-Yamaska, il n'est pas question pour ses trois collègues et lui de former un groupe parlementaire.

«Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on va agir conjointement, ça c'est clair, a-t-il dit. Il y a bien des dossiers où on va parler en harmonie parfaite, sauf qu'on tient à garder chacun notre liberté de parole en ce sens qu'il n'y aura pas de porte-parole pour les quatre. Il n'y aura pas de groupe formé des quatre avec une ligne de groupe ou de parti.»

M. Aussant a affirmé que les députés pourraient décider de mettre leurs ressources en commun, une fois qu'ils connaîtront le montant que l'Assemblée nationale leur consentirait.

«Je ne pense pas que chacun de notre bord on pourrait s'engager un recherchiste avec ce qui va nous être donné, a-t-il dit. Donc il y a sûrement des ressources en commun qui vont être utilisées quelque part.»

En raison de leurs intérêts communs, M. Aussant, Lisette Lapointe, Louise Beaudoin et Pierre Curzi s'étaient déjà réunis une première fois il y a quelques jours pour préparer la rentrée parlementaire de septembre.

Leur départ, à la suite de divergences avec la chef Pauline Marois, a plongé le PQ dans une grave crise, juste avant l'ajournement estival des travaux parlementaires.

Un cinquième député péquiste, Benoit Charette, a lui aussi décidé de siéger comme indépendant durant cette période, tandis qu'un sixième, René Gauvreau, s'est retiré temporairement du caucus en raison d'une enquête policière en cours.

Ces départs ont fait passer le caucus péquiste de 52 à 46 députés.