Cinq mois après avoir reçu la demande de lancer une enquête publique sur les interventions policières lors des manifestations étudiantes, Québec dit chercher encore une solution qui remplirait cet objectif sans nuire à l'étude des plaintes du comité de déontologie policière. «Nous examinons un scénario qui pourrait aller de l'avant sans nécessairement nuire au processus présent», a expliqué le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron.

Le comité de déontologie policière examine déjà des plaintes. «Ce que je souhaite, c'est ce que s'il y a vraiment eu des débordements de la part de certains policiers, ces policiers puissent être sanctionnés. Je ne voudrais pas que par mon intervention, je court-circuite le processus en déontologie policière et que des gens ne soient pas sanctionnés même s'ils méritent de l'être», a-t-il ajouté.

Il dit examiner «toutes les options» pour trouver une solution. Il dit ne pas nécessairement attendre la fin de l'examen de ces plaintes pour trancher. Il assure aussi ne pas remettre le dossier à plus tard par crainte d'irriter le mouvement étudiant à l'aube du sommet. «Au contraire, j'ai l'impression que si le gouvernement allait de l'avant avec une solution ou une mesure pour faire la lumière sur ce qui s'est passé le printemps dernier, ça pourrait faire baisser la tension. Je ne vois pas l'intérêt pour le gouvernement de faire comme si ça n'existait pas.»

La demande d'enquête avait été formulée en septembre dernier par les trois grandes associations étudiantes et des syndicats et groupes comme la Ligue des droits et libertés, avec l'appui de Québec solidaire. Selon le bilan disponible à l'époque, on dénombrait 3387 arrestations faites lors des manifestations entre le 16 février et le 3 septembre 2012.