Le conflit étudiant a eu peu d'effets sur la participation des Québécois aux nombreux festivals de la province au cours de l'été. Près des trois quarts (72%) des répondants à un sondage réalisé pour le Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI) ont ainsi affirmé ne pas avoir changé leurs plans en raison de la situation.

À l'approche de la saison estivale, l'industrie touristique s'était inquiétée de l'impact du conflit étudiant qui sévissait depuis des mois. À la fin du mois de mai, André Boisclair, président du REMI, avait invité les manifestants à ne pas perturber la saison des festivals. «Ces événements doivent demeurer des rassemblements apolitiques, pacifistes, où les gens se retrouvent dans la bonne humeur pour célébrer.»

Dans un sondage Léger Marketing réalisé au début du mois de septembre auprès de 1000 personnes, seulement 16% des répondants affirment avoir décidé de ne pas participer aux festivals à cause de la situation, et 8% affirment avoir assisté à moins d'activités pour cette raison.

Ces résultats laissent les dirigeants du REMI songeurs puisque les festivals n'ont pas constaté de baisse de fréquentation cet été. «Est-ce que des gens ont répondu ça en raison de leur insatisfaction? Est-ce que leur absence a été compensée par plus de visiteurs de l'extérieur du Québec? Ce sont des questions auxquelles le sondage ne peut répondre seul», indique Martin Roy, directeur général du regroupement.

Selon le sondage, ce sont surtout les personnes de plus de 65 ans qui ont été découragées de participer aux festivals. Les jeunes, eux, ont très largement assuré que le conflit ne les avait pas influencés.

Or, les personnes âgées participent généralement moins aux festivals. Le sondage ne permet pas de déterminer si ces gens avaient réellement l'intention de s'y rendre - conflit étudiant ou non-, reconnaît Martin Roy.

Bonne saison touristique

Les résultats du sondage indiquent que près d'un Québécois sur deux (45%) a pris part à au moins un festival cet été. Le REMI indique que cette proportion ressemble à celle observée habituellement, autre signe que le conflit n'a pas eu d'influence. Plusieurs festivals ont d'ailleurs connu une bonne saison 2012, notamment en raison d'un temps propice aux activités extérieures.

Les FrancoFolies, qui se déroulaient en juin, au moment où le conflit étudiant battait son plein, ont dépassé leurs objectifs en billetterie et constaté une progression des ventes de produits sur leur site.

Le sondage Léger Marketing a été réalisé en ligne auprès de 1000 Québécois de 18 ans et plus. La saison des festivals prenait fin hier, avec la clôture du Festival western de Saint-Tite.

Les festivals ne sont pas les premiers à constater que le conflit a eu un impact minime, voire nul. Les hôteliers, qui craignaient les retombées négatives, ont au contraire connu un mois de juin record, selon les données du ministère du Tourisme. Le taux d'occupation dans les hôtels de Montréal a augmenté de 11,6% par rapport au même mois l'an dernier. Les établissements ont toutefois connu un recul de 2,2% en juillet, alors que le conflit était entré en dormance.