Au lendemain de l'élection du Parti québécois, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante souhaite rencontrer rapidement la nouvelle première ministre, Pauline Marois, afin de discuter de la question des droits de scolarité.

«On accueille favorablement la promesse du Parti québécois de retirer la hausse des droits de scolarité. On demeure toutefois prudent. On va attendre avant de crier victoire. On veut le voir pour le croire», a déclaré Jeanne Reynolds, l'une des porte-parole de la CLASSE, en conférence de presse ce matin.

Si elle souhaite l'abolition de la hausse décrétée par les libéraux, la CLASSE espère toutefois que le PQ maintiendra les bonifications apportées à l'aide financière par l'ancien gouvernement.

Elle attend aussi de voir la composition et la teneur du sommet sur les universités promis par Mme Marois dans la foulée de la grève étudiante.

Dès sa première conférence de presse dans ses nouvelles fonctions, hier, la première ministre élue s'est engagée à abolir la hausse des droits de scolarité votée par le gouvernement précédent, et ce, même si son parti est minoritaire à l'Assemblée nationale. Le PQ souhaite ensuite indexer les droits de scolarité au coût de la vie.

La CLASSE vise toujours la gratuité scolaire. Elle entend maintenir la pression, a rappelé une autre porte-parole, Camille Robert. «On va demander qu'il n'y ait pas de hausse du tout.»

La grève déclenchée en février dernier s'est passablement essoufflée dans les dernières semaines. La majorité des étudiants ont maintenant repris les cours malgré le mot d'ordre lancé par la CLASSE, qui souhaitait poursuivre la grève.

«On voit un peu que la tendance générale va vers un retour en classe. Dans des circonstances comme cela, on est appelé à revoir notre position actuelle», a souligné Mme Robert.

La CLASSE entend réfléchir à des moyens d'action pour maintenir la mobilisation. Une manifestation est d'ailleurs prévue le 22 septembre, la septième à se tenir le 22 du mois.

Lettre d'excuses demandée

Par ailleurs, comme les fédérations étudiantes avant elle, la CLASSE a dénoncé les propos tenus par les commentateurs Mario Dumont et Jean Lapierre sur les ondes de TVA lors de la soirée électorale. Elle exige une lettre d'excuses envers le mouvement étudiant.

Alors que l'animateur Pierre Bruneau venait de parler de l'attentat commis au Métropolis, qui a fait un mort et un blessé, les deux commentateurs ont enchaîné sur les manifestations étudiantes. Une manifestation réunissant quelques dizaines de personnes s'est tenue ce soir-là.

«Je n'en reviens pas qu'il y ait déjà des manifestants, que les étudiants soient déjà après [Mme Marois], je n'en reviens pas», a lancé M. Lapierre.

«Cela en dit long sur le mouvement étudiant et ce qu'il y avait en dessous, c'est-à-dire, il y a des gens qui le disaient ouvertement, qu'ils ne croient pas aux élections. Il y a des gens très radicaux là-dedans», a ajouté M. Dumont.

Par la suite, les deux hommes ont affirmé sur leur compte Twitter respectif qu'ils n'avaient fait aucun lien entre les étudiants et la fusillade, qu'il s'agissait de deux sujets différents.