La reprise du trimestre d'hiver dans les universités s'annonce toujours incertaine. Au moment où plusieurs associations étudiantes doivent se prononcer sur la poursuite ou non de la grève, le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton, se montre optimiste.

Le déclenchement de la campagne électorale semble avoir calmé le jeu. «Nous sommes moins dans une dynamique d'affrontement», a-t-il affirmé en entrevue à La Presse.

Il faut dire que les candidats se gardent de jeter de l'huile sur le feu. Sauf dans les premiers jours de la campagne, le sujet de la grève n'a pas été évoqué.

Les politiciens «voient que c'est une patate chaude, quel que soit le parti», croit M. Breton.

Au collégial, les élèves se sont prononcés pour un retour en classe dans tous les cégeps toujours en grève.

Ce n'est pas le cas dans les universités. À l'Université de Montréal, une dizaine d'associations représentant 2200 étudiants ont reconduit la grève au cours des derniers jours. Les membres seront appelés à se prononcer de nouveau au lendemain des élections.

Une vingtaine d'associations doivent encore voter au cours des prochains jours, alors que la rentrée est prévue pour le 27 août. Environ 20% des étudiants de l'Université de Montréal sont touchés par ce rattrapage pour terminer le trimestre d'hiver.

Tout en disant respecter la décision des étudiants, M. Breton se montre inflexible. «À un moment donné, il faut passer à autre chose», dit-il en rappelant le devoir de l'Université d'offrir une formation accessible et de qualité à ceux qui le souhaitent. Les étudiants qui ne retourneront pas en classe verront leurs cours annulés.

Avec la loi spéciale (12) qui plane comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, les étudiants n'ont pas encore discuté de la suite des choses concernant de possibles piquets de grève.

Le recteur indique que, loi ou pas, l'Université de Montréal a des règles qu'elle compte faire respecter.

«La loi 12, ce n'est pas mon choix. [...] Je n'en parle pas parce que je veux fonctionner comme s'il n'y avait pas de loi. On va se servir de notre gros bon sens. Si jamais il y a des débordements qui font qu'on est obligés de recourir à la loi 12, on ira là.»

La réaction des professeurs est également imprévisible. Le Syndicat général des professeurs de l'Université de Montréal a déposé un grief contre l'administration, lui reprochant d'avoir conçu son calendrier de rattrapage de façon unilatérale.

Quant aux cégépiens qui doivent commencer leur trimestre le 1er octobre, M. Breton assure qu'aucun ne sera pénalisé. «Aucun ne va perdre un an à cause de ce qui s'est passé.»