L'élection d'un gouvernement libéral ne signifiera pas la fin du conflit étudiant, préviennent les fédérations étudiantes.

«Ce n'est pas responsable de croire que l'élection peut faire figure de référendum sur le conflit étudiant», a martelé la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, en marge d'un point de presse conjoint avec la FECQ, lundi matin. Selon la porte-parole, la population ne votera pas uniquement en fonction de cet enjeu. Donc, le résultat du vote ne traduira pas l'opinion des électeurs sur la grève.

«Si les libéraux sont réélus, et ce qui n'est pas ce que nous souhaitons, il faudra trouver de nouvelles façons de nous faire entendre auprès du gouvernement», prévient Mme Desjardins, précisant qu'un tel résultat ne sonnera donc pas le glas d'un conflit étudiant.

Elle et son homologue de la FECQ Éliane Laberge comptent être bien présentes, et critiques, durant la campagne. Leurs deux fédérations ont déposé aujourd'hui une longue liste de revendications de tout acabit, digne d'une véritable plateforme électorale. Bien sûr, l'éducation est au coeur de leurs demandes, mais y figurent aussi l'environnement, les finances publiques, l'éthique et l'économie. «Les jeunes veulent s'impliquer dans l'avenir du Québec», disent les deux présidentes.

La FECQ et la FEUQ tentent de secouer l'image de grève et de la confrontation qui leur colle à la peau. «Nos revendications ne sont pas basées sur un conflit. Le gouvernement ne sera pas élu pour une seule raison. Il doit être complet. On veut donc entendre les partis sur d'autres sujets qui nous tiennent à coeur», dit Martine Desjardins.

Parmi leurs exigences : le gel des droits de scolarité, l'abolition de la nouvelle contribution santé, la lutte aux changements climatiques, et la réduction de la consommation d'eau.

N'ont-elles pas peur de diluer leur message ? «Non», répond Éliane Laberge. «On veut pousser les jeunes à aller voter, alors on pose des questions qui leurs tiennent à coeur aux partis politiques. Ils pourront ainsi faire un choix plus éclairé.»