Gilbert Rozon persiste et signe. Il ne regrette en rien sa sortie pendant le conflit étudiant le printemps dernier, et affirme avoir agi selon sa conscience, de bonne foi et non pour avoir recherché une quelconque visibilité médiatique.

À quelques jours d'un possible déclenchement d'élections générales, le président fondateur du festival Juste pour rire soutient que le gouvernement Charest a pris une décision réfléchie et de leader, ajoutant qu'un chef d'État ne pouvait pas plaire à tous.

Il se dit absolument contre toute forme de cynisme envers les politiciens, faisant valoir que la politique constitue l'épine dorsale d'une société.

M. Rozon a aussi salué le saut en politique de l'ancien président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, qui représentera les couleurs du Parti québécois dans la circonscription de Laval-des-Rapides aux prochaines élections.

«Il m'a fait bonne impression comme à tout le monde, il est jeune et bon, je regrette un peu qu'il ne termine pas ses études mais je trouve que c'est bon pour la démocratie que les gens s'impliquent», a mentionné M. Rozon.

Le jeune homme de 20 ans a par ailleurs fait une apparition sur scène aux côtés de M. Rozon pendant le «gala échangiste» d'Éric Salvail, le premier portant un uniforme de policier et le second arborant le carré rouge.

Au début de l'été, M. Rozon avait fait une sortie remarquée dans le conflit étudiant, invitant les militants à ne pas perturber les nombreux festivals qui s'apprêtaient à battre leur plein dans la métropole.

Ses craintes ne se sont pas matérialisées, alors que les carrés rouges se sont généralement montrés plus discrets qu'au printemps, à l'exception du Grand Prix du Canada de formule 1.

Dimanche midi, le créateur du festival Juste pour rire s'était entouré de ses principaux collègues à l'esplanade de la Place des Arts pour dresser un bilan de la 30e Festival Juste pour rire.

Soulignant qu'ils n'avaient pas l'habitude de ménager leurs efforts pour livrer chaque année le meilleur festival, M. Rozon a mentionné que la pression n'avait été que plus grande pour le trentième anniversaire de l'événement.

Les organisateurs ne cachaient pas leur fatigue après avoir orchestré le festival, qui s'étendait du 12 au 28 juillet.

«On est dans une sorte d'intransigeance qui dure des mois, on se donne très peu de marge d'erreur. Ce ne sont pas des spectacles qui arrivent tout fait», a raconté M. Rozon, ajoutant que lui et son équipe accompagnaient les humoristes et animateurs tout au long du processus et «souffraient» avec eux.

«Parlez-en à Stephan Bureau, qui fait ça depuis sept ans, il n'en revient pas de l'ouvrage qu'il y met. Ou un gars comme Éric Salvail, qui est en création à toutes les semaines depuis six mois pour accoucher d'un spectacle de deux heures», a-t-il poursuivi.

Entre autres bons coups dont il est particulièrement satisfait, M. Rozon a mentionné les Passeports, un nouveau forfait offrant trois billets pour des spectacles au choix, de même que le Souk, avec ses roulottes de restaurant stationnées sur l'emplacement du festival.