À moins d'un mois de la reprise des cours, un nouveau site internet anonyme annonce les dates de retour en classe dans les cégeps en grève et invite la population à «bloquer la rentrée» scolaire.

Le site www.bloquonslarentree.com, mis en ligne cette semaine, lance «un appel à l'aide et à la solidarité afin de bloquer la rentrée forcée». «Bloquez le retour en classe! Combattez le néolibéralisme! Retour en classe signifie retour à la grève!», peut-on lire dans la version en anglais du texte de présentation.

Les administrateurs du site, dont on ignore l'identité, invitent la population «du Québec, de l'Ontario, des Maritimes et des États-Unis» à venir à Montréal dans la semaine du 13 au 17 août pour manifester et prendre part aux piquets de grève.

Sur la page d'accueil, on présente la liste des 14 cégeps en grève avec leur adresse et la date prévue du retour en classe. On précise qu'«il ne s'agit pas d'un appel au bloquage [sic] de chacun de ceux-ci, seulement une référence».

Les représentants des fédérations étudiantes collégiale et universitaire (FECQ et FEUQ) et de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), tout comme le Groupe de recherche d'intérêt public (GRIP) Concordia, qui a relayé l'adresse du site sur sa page Facebook, ont tous assuré hier que leur organisation n'est pas derrière l'initiative. Tous ignorent qui a créé le site.

Une «initiative indépendante»

«C'est une initiative indépendante, même si le nom de leur site peut ressembler au nôtre», a dit Camille Robert, porte-parole de la CLASSE, dont l'association tient le site www.bloquonslahausse.com.

Mme Robert ne condamne pas le message véhiculé par le site. Elle rappelle que la CLASSE a appelé ses membres à désobéir à la loi d'exception (78). Elle estime que le site est davantage une plateforme de référence qu'un appel à perturber la rentrée scolaire.

De son côté, la présidente de la FECQ, Éliane Laberge, se «dissocie complètement» du site internet. Elle craint que la tenue de piquets de grève dès la reprise des cours ne perturbe le déroulement des assemblées générales.

«On fait un appel au respect de la démocratie, a-t-elle dit. C'est primordial que les étudiants qui ont été en grève et qui ont vu leur session suspendue soient consultés durant leur première semaine de cours.»

Sébastien Lachaîne, porte-parole de la ministre de l'Éducation, affirme que «des sites qui propagent l'idée d'empêcher les rentrées scolaires vont à l'encontre des convictions» du gouvernement.

Le site va-t-il à l'encontre de la loi spéciale? M. Lachaîne n'a pas voulu spéculer sur cette question. Rappelons toutefois qu'en mai, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, avait indiqué en Chambre que tout appel à la manifestation, même sur Twitter, pourrait être illégal en vertu de la nouvelle loi.

Les administrateurs de www.bloquonslarentree.com n'ont pas répondu à notre courriel hier.