En plus des traditionnelles rencontres avec députés, ministres et autres diplomates, certains dignitaires étrangers de passage au Québec veulent maintenant serrer la main des têtes d'affiche du mouvement de grève étudiante.

De passage au Québec pour une courte visite dans les prochains jours, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a insisté auprès des organisateurs du déplacement afin de rencontrer les leaders des associations étudiantes de la province.

Le ténor du Parti socialiste rencontrera Martine Desjardins et Éliane Laberge le 3 juillet prochain à Québec, en pleine journée du 404e anniversaire de la ville.

La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), pour sa part, a préféré s'abstenir. Le cabinet du premier ministre Charest affirme ne pas s'inquiéter de cette rencontre.

«Ça va être très intéressant», s'est réjouie Mme Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

Selon elle, il ne faut pas encore interpréter cette rencontre comme un appui officiel du maire de Paris au mouvement étudiant québécois. Le cabinet du maire de Paris décrit d'ailleurs la rencontre comme «informelle».

«C'est un peu dur de savoir si c'est un appui ou pas avant de lui avoir parlé directement. Je crois qu'ils sont surtout intéressés de voir quels sont les débats qu'on a sur le système d'éducation», a-t-elle évalué, avant d'ajouter que pour l'instant, son organisation ne s'était entretenue qu'avec les conseillers du maire.

Pas d'ingérence, selon le PLQ

Au cabinet du premier ministre Jean Charest, on souligne que le conseil municipal de Paris a refusé il a une dizaine de jours de condamner la gestion du conflit par Québec. Les élus socialistes s'y sont opposés en bloc.

«Ils l'ont fait par souci de ne pas s'ingérer dans les affaires internes du Québec, sous l'impulsion du maire», a indiqué Hugo D'Amours, attaché de presse de M. Charest. «Il n'y a pas de préoccupations [quant à la rencontre] chez nous. Le conseil de ville s'est déjà prononcé là-dessus.»