Le refus de la CLASSE d'encaisser immédiatement sa part des profits du spectacle de la Coalition des humoristes indignés fâche certains des professionnels de l'humour qui ont participé à la soirée-bénéfice au profit du mouvement étudiant.

Coalition des humoristes indignés: la CLASSE rit jaune

La Presse a révélé ce matin que le conseil exécutif de la CLASSE avait mis en veilleuse le dépôt de la cagnotte dans son compte bancaire. Des militantes féministes et des sympathisants s'opposent à ce que l'association étudiante touche à ces fonds, parce que certains des humoristes qui ont participé au spectacle gagnent leur vie en «véhiculant des propos sexistes, racistes et homophobes».

En réaction, le conseil exécutif de la CLASSE a envoyé un courriel à certains membres pour annoncer le gel de la cagnotte.

«Considérant le malaise du Congrès, nous n'encaisserons pas les bénéfices du show de la CHI avant que vous ne puissiez statuer sur la question», a affirmé le conseil exécutif de la CLASSE, dans le message obtenu par La Presse.

«Nous avons également enlevé toute référence au show [sur] bloquonslahausse.com.»

Vives réactions

Certains humoristes participant au spectacle-bénéfice en veulent à l'association étudiante pour sa réaction.

«La CLASSE qui qualifie les humoristes d'antiféministes, capitalistes, racistes et homophobes. Hahaha! Je me reconnais tellement», a écrit l'humoriste Guy Nantel sur le réseau social Twitter.

Ce matin, sur les ondes du 98,5 FM, l'humoriste de gauche a critiqué l'association étudiante.

«Ça devient complètement farfelu, absurde», a-t-il dit, visiblement irrité.

«Dans une structure où il n'y a aucun leadership et seulement des porte-parole, à un moment donné n'importe quel moron se lève et sort n'importe quelle fausseté.»

Selon lui, la colère des militants radicaux concerne surtout Mike Ward, Jean-François Mercier et Maxim Martin.

Daniel Thibault, le créateur du spectacle-bénéfice, refuse de condamner la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). Il pointe plutôt du doigt un groupe restreint de militants.

«Ceux qui généralisent en traitant les humoristes de racistes, de sexistes et d'homophobes sont des tatas», a-t-il écrit sur son blogue. «Ces tatas, d'après ce que j'ai appris, sont au nombre de 5. Ce sont des tatas crinqués, mais dans le grand schème des choses, c'est pas beaucoup de tatas.»

Il affirme ne pas en vouloir à l'organisation, qui «a respecté son processus démocratique».