La 49e manifestation nocturne a frisé le scénario de la veille: des vitrines ont été fracassées et un avis de dispersion lancé par le SPVM vers 23h. Mais cette fois-ci, les policiers n'ont pas eu à charger pour mettre un terme au mouvement.

Le ciel de Montréal était à l'image des rues de la métropole, lundi soir; avec une ambiance orageuse, sur le bord d'exploser à tout instant. 

La 49e manifestation nocturne a pris son départ au parc Émilie-Gamelin, rassemblant plusieurs centaines de personnes dans une ambiance survoltée. La veille, l'événement avait tourné au vinaigre, avec des vitres brisées et une dispersion musclée forcée par la police.

La manifestation a sillonné les rues du centre-ville, empruntant la rue Ontario, puis le boulevard René-Lévesque. Par la suite, la procession est passée à plusieurs reprises devant le Centre du commerce mondial, le temps d'un arrêt et de quelques saluts hitlériens.

Elle a ensuite mis le cap vers la Place d'Armes, et Saint-Antoine. Les policiers veillaient au grain, tandis que plusieurs manifestants recouvraient leur visage de foulards noirs.

Vers 22h15, le cortège s'est rétréci, et les esprits ont commencé à s'échauffer entre manifestants placés en proue de la marche et les agents de police.

Fait singulier, le défilé s'est frayé un chemin à travers la foule de spectateurs du festival des Francofolies, qui les a accueillis chaleureusement.

Vers 23h, des vitrines ont été fracassées et un avis de dispersion a été lancé par le SPVM. La manifestation s'est achevée dans le calme, une demi-heure plus tard.



La CLAC dans la rue, la police sur les dents

Un peu plus tôt dans la soirée, une centaine de manifestants avaient pris la rue, vers 19h, entre autres pour dénoncer la tenue du Forum économique international de Montréal, qui se tient jusqu'à jeudi à la Place Bonaventure.

Les manifestants dénonçaient notamment la tenue d'un tel sommet en pleine période de crise étudiante et sociale. Le cortège s'est mis en marche pacifiquement sur le Boulevard René-Lévesque, sous forte surveillance policière.

L'événement était organisé par la CLAC (Convergence des luttes anti-capitalistes).

Avant le début de la marche, des employés de Postes Canada, d'Air Canada et des représentants de la CLAC ont harangué la foule. «Quand je vois le forum économique, je ne vois qu'un petit groupe créer une crise pour s'enrichir», a plaidé l'un d'eux.

Le défilé a effectué un premier arrêt devant l'entrée de l'hôtel Hilton, rue de la Gauchetière, où se tient le sommet économique. Après avoir scandé quelques slogans et distribué des doigts d'honneur aux policiers qui montaient la garde, les manifestants ont poursuivi leur route.

Gabrielle Ladouceur, une manifestante, a dénoncé le déni de Jean Charest, qui «refuse toujours de reconnaître cette crise sans précédent», tout en pestant contre le sommet économique. «C'est comme si les citoyens corporatifs ont plus d'importance».

La procession a finalement débouché sur le parc Émilie-Gamelin, point de rendez-vous habituel des manifestations nocturnes, qui en étaient à leur 49e édition.