Pour une autre soirée, des milliers casseroles ont quitté les cuisinières pour résonner dans plusieurs quartiers de Montréal et de certaines villes du Québec alors que la 33e manifestation nocturne a lieu dans la métropole.

Depuis le milieu de la semaine dernière, des citoyens descendent dans la rue après l'heure du souper pour faire entendre au gouvernement - et à leurs voisins - leur opposition envers la loi spéciale adoptée la semaine dernière par le gouvernement Charest. À Montréal, ces manifestations commencent habituellement au coin des grandes artères pour se terminer en défilé dans les rues.

Comme plus tôt cette semaine, certains de ces défilés de quartier se sont regroupés samedi pour former une marche principale qui a déambulé dans la métropole. Parallèlement, une manifestation a quitté à 20h30 le parc Émilie-Gamelin du centre-ville de Montréal, comme tous les soirs depuis plus d'un mois.

Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a déclaré cette manifestation et les autres sur son territoire illégales peu après leurs débuts samedi parce qu'elle n'avait pas reçu d'itinéraire. Le SPVM a toutefois ajouté que la marche sera tolérée tant qu'aucun acte criminel ne serait commis.

En milieu de soirée, les deux manifestations se sont regroupées pour n'en former qu'une seule avant de se séparer à nouveau. Des milliers de personnes marchaient dans la ville dans une ambiance enjouée et pacifique. Si la tête de la marche était composée d'étudiants, des marcheurs de toutes générations et occupations composaient le cortège. Tout au long de leur parcours, ils ont reçu l'appui de fêtards sur des terrasses.

À 1h47, peu après le retour de la marche à son point de départ près du métro Berri-UQAM, la police a annoncé que la manifestation était terminée. Elle a dit avoir arrêté trois personnes: deux pour avoir agressé la cavalerie et un chauffeur qui aurait agressé un manifestant avec une arme.

Le mouvement de contestation semble maintenant dépasser la question étudiante, et ce, partout au Québec. À Montréal, les marcheurs ont dénoncé la corruption du gouvernement et les injustices sociales parmi d'autres enjeux, en plus de la loi 78 et d'offrir leur appui aux étudiants.

Une manifestation rythmée par le son de casseroles a aussi eu lieu à Québec.

Vendredi, de violents orages ont miné l'événement après quelques dizaines de minutes, mais les plus convaincus ont joint la marche traditionnelle contre la hausse des droits de scolarité.

Une seule personne a été arrêtée à la marche de vendredi soir, tandis que quatre l'ont été jeudi, largement en deçà des 518 arrestations de mercredi soir, alors que la police a mis fin à la marche montréalaise.

Le SPVM, qui répond en temps réel aux questions d'internautes sur Twitter, a dit samedi soir qu'il allait enquêter sur des rumeurs que des policiers cachaient leur numéro de matricule, après avoir été interrogé à ce sujet. Le SPVM a ajouté par la suite sur Twitter: «Il n'y a pas de # de matricule à l'arrière du casque. Le ''tape'' de couleurs diff sert à identifier des équipes.»