Des syndicats du Canada anglais se mobilisent pour appuyer les étudiants québécois, et pour s'opposer à la loi 78 qui restreint leur droit de manifester. Cette loi est digne d'un «régime totalitaire», dit un leader syndical ontarien, qui appelle à la combattre pour éviter que d'autres gouvernements s'en inspirent.

La Fédération ontarienne du travail, qui compte 700 000 membres, a envoyé une petite délégation à Montréal, mardi, pour prendre part à la grande manifestation pour marquer le 100e jour du bras de fer qui oppose les étudiants au gouvernement du Québec. Son président, Sid Ryan, dit avoir pris contact avec des associations étudiantes on Ontario pour les encourager à prendre la rue à leur tour.

Les droits de scolarité au Québec, les plus bas au Canada, devraient inspirer les autres provinces du pays, estime M. Ryan. Il s'étonne qu'au contraire, le Québec songe à les hausser.

Mais le leader syndical s'insurge surtout contre la loi 78, adoptée la semaine dernière pour mettre fin au conflit étudiant.

«Ça rappelle des régimes totalitaires qu'on voit à travers le monde, dit M. Ryan. Nous n'avons jamais vu une loi aussi draconienne nulle part dans ce pays. Si nous ne la combattons pas ici, au Québec, ça va s'étendre à des endroits comme l'Ontario et la Colombie-Britannique.»

La Fédération ontarienne du travail a appelé ses membres à verser des dons à la cause étudiante au Québec. Et ce n'est pas le seul syndicat du Canada anglais à se mêler du conflit, qui paralyse les cégeps et universités depuis plus de trois mois.

Certaines sections du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui compte plus de 600 000 membres au pays, ont épaulé la cause des étudiants québécois. Des sections représentant des employés des universités de Toronto, McMaster et Trent, en Ontario, ont versé plus de 31 000 $ aux étudiants québécois.

Des membres des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ont également versé 3000 $ aux associations étudiantes québécoises, une somme qui a été égalée par le syndicat.

Au total, les étudiants québécois ont reçu 37 000 $ en provenance de syndicats du Canada anglais.

- Avec La Presse Canadienne