Le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, condamne la décision de la CLASSE de désobéir à la loi spéciale. Il semble à court de solutions pour mettre fin à un conflit qui n'est «plus du tout étudiant».

«La désobéissance civile, c'est un beau mot pour dire vandalisme», a-t-il lancé aux journalistes en marge d'une commission parlementaire à l'Assemblée nationale, mardi. «Normalement, dans une société démocratique, on accepte que la loi doit être appliquée, doit être respectée.»

«Il n'y a pas de solution de la part de quelqu'un qui est dans l'irrespect des lois, dans l'irrespect du voisin, de son concitoyen. Il y a des gens qui, dans leur paisibilité, dans leur sécurité personnelle, sont mis en péril. On ne peut pas simplement dire: "Je n'aime pas cette loi-là." Il y a une question de vie en société qui est maintenant au coeur du débat.»

«Les policiers ont à appliquer la loi, et ils le font avec le discernement qui est normal qu'ils aient.»

Lorsqu'on lui a demandé comment ce conflit se réglerait, M. Fournier a répondu: «C'est une bonne question», avant de déplorer que le député de Québec solidaire, Amir Khadir, ait décidé de ne pas condamner la désobéissance civile «pacifique». À une autre question semblable, Jean-Marc Fournier a répliqué: «On va prendre vos recommandations.»

«Ce n'est plus du tout une question étudiante, ce n'est plus du tout une question de frais de scolarité, a-t-il affirmé. C'est une question de démocratie. Et on ne peut pas de demander à l'État de s'effacer complètement au profit de la rue, au profit du vacarme et du vandalisme. On ne peut pas, sinon quelle est la suite de ça?»

Jean-Marc Fournier s'est dit «assez ouvert» à reprendre contact avec les leaders étudiants. Il s'est toutefois empressé de préciser: «Si négocier signifie pour l'État d'abdiquer, de disparaître, si ça signifie que la démocratie à l'avenir sera faite de vandalisme, je pense que la base de négociation n'est pas la bonne.»