Gérald Tremblay est sorti de ses gonds, dimanche, au lendemain de l'une des émeutes les plus violentes depuis le début de la crise étudiante.

Le maire de Montréal, visiblement excédé par les débordements violents de plusieurs manifestations dans les derniers jours, a renouvelé sa confiance dans son service de police, ajoutant que celui-ci n'avait pas encore appliqué la loi spéciale votée vendredi à Québec parce que son analyse n'était pas complétée.

«Le SPVM n'a pas encore appliqué la loi 78 parce qu'il est en train d'évaluer comment il va appliquer la loi», a-t-il expliqué. «Ce qu'il a fait hier, c'est qu'il a appliqué fidèlement le règlement qui a été adopté hier au conseil municipal. Les gens doivent nous donner leur itinéraire avant de partir et de faire une manifestation.»

Hier, la police a publié un communiqué affirmant qu'elle allait appliquer la loi spéciale «dans le respect, la transparence et avec discernement». Le texte restait vague sur les modalités de l'application, suggérant que les manifestants pacifiques pourraient être épargnés.

Le maire Tremblay a refusé de blâmer les policiers pour ne pas avoir employé les dispositions de la loi 78 au cours de l'émeute d'hier soir.

Gérald Tremblay a ajouté que les yeux des Montréalais devraient se tourner vers les actes «totalement inacceptables, intolérables» des casseurs, plutôt que vers les forces de l'ordre.

«Il faudrait arrêter de parler du SPVM et commencer à parler des manifestants et des casseurs qui ont mis le feu à Montréal», a-t-il affirmé, visiblement outré. «C'est de ça qu'il faut commencer à parler, pas toujours regarder le SPVM, [analyser] si le SPVM a bien fait son travail ou pas, dans un contexte très, très, très difficile, de plus en plus complexe. Le SPVM fait un travail remarquable, à la hauteur des attentes des Montréalais.»