Bouleversés par ce qu'ils voient aux bulletins d'information depuis des semaines, les Québécois approuvent largement les interventions policières et jugent disproportionnées les manifestations à répétition. Pour la population, les excès et le vandalisme sont bien plus le fait de «casseurs» que des étudiants.

Dans sa dernière enquête, la maison CROP observe que pas moins de 85% des gens avouent éprouver un malaise certain (27%), voire profond (58%), devant les manifestations violentes des dernières semaines. Seulement 7% des gens y sont indifférents.

Satisfaits du travail policier

En dépit des blessures et des arrestations, 81% des gens jugent que les forces policières ont fait du bon travail dans ce conflit. Pas moins de 32% des répondants estiment que leurs interventions ont été très bonnes, tandis que 6% seulement les jugent «très mauvaises».

Les répondants estiment même, à 67%, que les policiers devraient être «plus sévères avec les manifestants». Dans la région de Québec, 73% des répondants cautionnent une plus grande fermeté de la police. Inversement, les Montréalais sont plus favorables à la conciliation que la moyenne des Québécois; 40% pensent que la police devrait adopter une attitude moins ferme, tandis que 33% de l'ensemble des répondants sont du même avis.

Et après trois mois de conflit, 71% des gens pensent que les manifestations organisées chaque soir sont «démesurées» compte tenu des enjeux. Au Québec, 29% des gens jugent cette stratégie justifiée, tandis que 34% des Montréalais sont de cet avis même si c'est surtout dans la métropole que les rassemblements ont créé le plus d'inconvénients.