Malgré la suspension du trimestre d'hiver jusqu'au mois d'août, tous les cégépiens qui devaient entrer à l'université à l'automne pourront le faire, même dans les programmes contingentés.

La Fédération des cégeps et la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) sont parvenus à une entente à ce sujet.

«On va tout faire en notre possible pour accommoder tout le monde, mais ça ne sera pas pareil partout», a dit Luce Samoisette, présidente du conseil d'administration de la CREPUQ et rectrice de l'Université de Sherbrooke.

La loi spéciale annoncée par le gouvernement prévoit de suspendre le trimestre et jusqu'à la mi-août pour les 14 cégeps et 11 universités où la grève perdure.

Lorsqu'il a annoncé le recours à une loi spéciale, mercredi soir, le premier ministre Jean Charest a précisé que les administrations, les associations étudiantes et les professeurs pouvaient toujours s'entendre pour terminer le trimestre à la fin juin.

Ce pourrait être le cas dans les cégeps où s'appliquent des injonctions partielles. Les élèves visés pourraient terminer leur trimestre avant les vacances estivales.

Mais, d'une façon générale, les cours reprendront à compter de la mi-août. La date variera selon les établissements. L'objectif est que tous les cégeps aient terminé le trimestre d'hiver au 30 septembre.

Plusieurs ajustements sont à prévoir dans les universités. Si un programme compte plusieurs groupes d'étudiants de première année, ceux qui n'auront pas été touchés par la grève ainsi que les adultes qui retournent à l'école débuteront à la date habituelle, en septembre. Les étudiants touchés par la grève débuteront pour leur part en octobre.

« C'est un casse-tête à plusieurs morceaux », explique Mme Samoisette.

Le président et directeur général de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne, y voit quelques difficultés mais se réjouit de la solution trouvée: «Une fois qu'on va traverser la rivière, on va rencontrer des écueils, c'est certain et c'est normal. On n'est pas dans une situation idéale.»

Il espère que le report de la fin du trimestre au retour des vacances calmera les esprits. «Il faut se donner le temps pour que la situation revienne à la normale. » Chose certaine, la situation était devenue intenable pour les directeurs généraux qui faisaient face à une pluie d'injonctions.

Il faut toutefois s'attendre à un calendrier condensé dans les cégeps en grève depuis longtemps. « Le rythme sera quand même accéléré », précise M. Beauchamp.   

Les élèves qui arrivent du secondaire devront pour leur part attendre un mois de plus que prévu pour entrer au cégep.

Cette suspension des trimestres aura aussi un coût, tant dans les cégeps que dans les universités, mais il n'a pas encore été chiffré.