Les policiers craignent pour la sécurité d'étudiants qui en ont assez de la grève. Lundi dernier, une dizaine de personnes ont infiltré leur rassemblement et le scénario risque fort bien de se répéter aujourd'hui puisque deux autres événements de «verts» sont prévus.

Lundi soir dernier, une centaine de personnes se sont présentées au métro Papineau pour réclamer «un retour en classe le plus rapidement possible». Or, au même moment, une manifestation d'étudiants contre la hausse des droits de scolarité se tenait à seulement un kilomètre de là. Dix personnes ont infiltré la marche des verts pour donner leur trajet aux rouges.  

Afin d'éviter les affrontements entre les deux groupes, les policiers ont demandé aux étudiants contre la grève de commencer leur marche 40 minutes plus tôt que prévu. Malgré tout, après une heure de marche, une centaine de mètres seulement séparait les deux groupes. La police a alors recommandé aux verts de mettre fin à leur manifestation, et les portes du métro Préfontaine leur ont été ouvertes pour qu'ils puissent retourner à leur point de départ.

On s'était arrangés pour que le chemin des rouges ne croise pas le chemin des verts, mais il y en a dans la gang qui donnaient des informations aux rouges, explique Yannick Ouimet, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal. Les carrés rouges cherchaient les carrés verts. Ils cherchaient clairement l'affrontement.» Sept personnes ont d'ailleurs reçu un constat d'infraction, dont cinq pour avoir troublé la paix.

Aujourd'hui, deux autres rassemblements d'étudiants qui veulent rentrer en classe sont prévus: à 15h au métro Papineau et à 21h au métro Place-des-Arts. Dès le milieu de la semaine, Mathieu Dion, organisateur des événements, a reçu des messages provenant de militants pro-grève qui lui disaient que les «manifestations seraient sabotées».

Nous sommes en désaccord avec leur position, mais je n'ai quand même jamais vu de verts aller s'infiltrer dans des événements de rouges. Eux, ils essaient de brimer notre droit de nous exprimer. Ils n'ont aucun respect envers notre opinion», déplore M. Dion.